Si le vieux cliché des «meilleurs joueurs qui doivent être les meilleurs joueurs» s'avère, le Canadien de Montréal est probablement dans le pétrin à l'heure qu'il est.

Pendant que plusieurs membres du CH ont du mal à se faire remarquer pour les bonnes raisons - Thomas Vanek quelqu'un? -, dans le camp new-yorkais, c'est autre chose. Entièrement.

De toute évidence, les patineurs-vedettes des Rangers ont tous choisi de rayonner en même temps depuis le début de cette finale de l'Association de l'Est.

Ça commence devant le filet. Pendant que le Canadien cherche des solutions à cette position («j'ai une idée de qui ils vont choisir pour jeudi soir, mais je ne vous le dirai pas», a blagué hier l'entraîneur-chef Alain Vigneault), les Blue Shirts, eux, ont un certain Henrik Lundqvist, qui semble un peu en état de grâce ces jours-ci.

«C'est lui qui nous permet de rester dans un match, c'est lui qui fait les gros arrêts», a résumé hier l'attaquant Derek Stepan.

Lundqvist n'explique pas les succès des Rangers à lui seul, mais ses performances depuis le début de la finale de l'Est expliquent, en partie du moins, l'avance de 2-0 de son club dans la série.

«Ce qui est arrivé lundi soir en est un bon exemple, a relaté l'attaquant Brad Richards. On était un peu en retard sur le Canadien lors de la première période... Mais on croyait que si on pouvait tenir le coup avec lui à l'arrière, on allait avoir une occasion de s'en sortir. On a un peu joué de chance. Mais c'est lui, l'épine dorsale, et ça explique pourquoi on joue encore au hockey présentement.»

Brad Richards en a profité pour ajouter ceci à propos de celui que l'on surnomme le roi Henrik: «Il ne parle pas beaucoup les jours de match et il est probablement le joueur le plus discret et concentré avec qui j'ai joué.»

En plus du jeu de Lundqvist, le Canadien doit composer avec une autre mauvaise nouvelle: on dirait bien que Rick Nash a choisi cette série pour se décider à retrouver sa touche magique.

Depuis le début des séries éliminatoires, l'attaquant-vedette des Rangers a traversé une période creuse: huit matchs sans un seul point à un certain moment contre les Flyers de Philadelphie et les Penguins de Pittsburgh.

Mais voici que le vrai Rick Nash se lève face au maillot tricolore, lui qui a obtenu trois points lors des deux premiers matchs de la finale de l'Est.

«J'ai tenté de conserver une attitude positive pendant tout ça, a expliqué hier l'attaquant de 29 ans. L'équipe gagne et puis c'est vrai, c'est tout ce qui compte pour moi. Mais c'est clair que je veux tout faire pour aider l'équipe. Ça devient frustrant quand tu n'es pas capable d'aider ton club en attaque et que tu es censé le faire. Le hockey, c'est notre vie, notre boulot. C'est ce qu'on fait 24 heures sur 24 toute la semaine. Quand ça ne va pas, on le ressent un peu partout, dans le vestiaire, lors des matchs, à la maison.»

Enfin, et c'est peut-être ça le pire, il y a un certain défenseur des Rangers qui profite de cette série face au Canadien pour se faire remarquer davantage par les partisans montréalais. Comme si c'était nécessaire.

Ryan McDonagh était déjà très bien connu par ici, bien sûr. Son nom sera toujours associé à celui de Scott Gomez, très malheureusement pour la direction du Canadien. Le talent de cet ancien choix de première ronde du Canadien en 2007 n'a jamais fait de doute.

Mais voici qu'il profite de cette grande scène pour en rajouter. McDonagh a six points depuis le début de la série contre le Canadien. Rien de moins.

«Notre meilleur défenseur cette saison, a résumé Alain Vigneault d'un seul trait. Il s'agit d'un jeune homme qui commence à peine à explorer son potentiel.»

Pendant ce temps, Scott Gomez coule des jours paisibles quelque part sur cette planète. C'est bien pour dire.