À chaque match entre le Canadien et les Rangers, Mathias Brunet cible deux joueurs dont le rôle est semblable et analyse en détail leur performance. À l'occasion du deuxième match de la finale de l'Association de l'Est, il a observé le travail des gardiens Dustin Tokarski et Henrik Lundqvist.

Curieux retour des choses, quand même. Après avoir balayé en première ronde le Lightning de Tampa Bay, privé de son gardien no 1, Ben Bishop, le Canadien s'est retrouvé dans la même situation, hier, avec un gardien inexpérimenté, Dustin Tokarski, devant un géant, Henrik Lundqvist.

La décision de préférer Tokarski à Peter Budaj, 31 ans, était intéressante. Le numéro 2 du CH a accordé 29 buts à ses 9 derniers matchs de saison régulière, pour une moyenne de plus de 3 buts par rencontre, et 3 buts en 8 tirs en troisième samedi.

Tokarski, 24 ans, a remporté ses deux départs cette saison dans la LNH, dont un blanchissage. Il a remporté la Coupe Memorial, l'or au Championnat mondial junior avec le Canada et la Coupe Calder dans la Ligue américaine.

Mais le duel était néanmoins inégal, et ça c'est joué en première période. Le CH, fouetté par la perte de Carey Price, a joué avec émotion et aurait pu prendre une avance de quelques buts dans cet engagement initial. Les Rangers ont même mis quatre minutes et demie avant d'obtenir leur premier tir sur Tokarski !

Lundqvist, lui, a multiplié les arrêts ; le plus mémorable contre Rene Bourque, lorsqu'il a allongé la jambière au dernier moment pour bloquer ce lancer décoché puissamment de l'enclave. Il restait alors quatre minutes à faire et c'était 1-1.

Trois minutes plus tard, les Rangers ont réalisé un bel échange de passes à trois et Rick Nash a compté à l'aide d'un tir sur réception. Tokarski avait bien glissé pour contrer le tir et il aurait dû faire l'arrêt. Les buts marqués en fin de période font mal, et celui-là n'a pas fait exception. Montréal avait pourtant dominé 14-9 au chapitre des tirs.

Martin St-Louis - encore lui - a brisé les reins du Canadien en milieu de deuxième en marquant en supériorité numérique d'un tir de l'enclave. Tokarski était déjà sur les genoux avant que le Québécois ne décoche son lancer, et la droite de son filet (du côté du gant) était complètement ouverte.

Tokarski a joué comme Anders Lindback, du Lightning. Pas vilain, mais incapable de faire les arrêts opportuns. À sa décharge, il faut dire qu'il a gardé son club à portée des Rangers avec plusieurs arrêts en troisième, mais ses coéquipiers n'ont pu marquer.

Lundqvist joue très profondément dans son filet et se fie à ses réflexes. Il les avait très aiguisés hier, comme depuis le sixième match de la série contre les Penguins de Pittsburgh.

Même avec deux joueurs devant lui, il parvenait à voir la provenance des tirs. Il a été carrément dominant.

La série se transporte à New York, et on ne donne pas cher de la peau du Canadien malgré toute leur bonne volonté...