L'entraîneur-chef Alain Vigneault, Brad Richards et les autres joueurs des Rangers de New York n'ont pu cacher leur fébrilité à l'idée d'affronter le Canadien en finale de l'Association de l'Est.

Ils savaient déjà que leur adversaire pour la prochaine ronde allait être l'une des six équipes originales, mais un affrontement contre une équipe aussi prestigieuse que le Canadien revêt toujours un cachet plus intéressant qu'un duel contre les Bruins de Boston.

Le Tricolore a accédé au carré d'as de la LNH en savourant une victoire de 3-1 contre les Bruins lors du match no 7 de leur série demi-finale de l'Est mercredi soir. Les Rangers ont accédé au troisième tour la veille, éliminant les Penguins de Pittsburgh lors d'un autre septième match - qui couronnait leur remontée après avoir accusé un déficit de 3-1 dans la série.

La série finale de l'Est se mettra en branle samedi après-midi à Montréal.

«Je ne mentirai pas, c'est le meilleur endroit pour jouer au hockey, a dit Richards jeudi. J'ai été suffisamment chanceux dans ma vie pour assister à quelques Super Bowls, j'ai vécu un match no 7 entre les Yankees et les Red Sox au vieux Yankee Stadium, sans oublier la Série mondiale, et j'ai participé à la série finale de la Coupe Stanley.

«Je ne peux m'imaginer un autre événement sportif où règne une ambiance aussi époustouflante. C'est très spécial.»

Vigneault fut plus modéré dans ses commentaires, et semblait beaucoup plus détendu en sandales alors qu'il discutait en anglais et en français avec les membres des médias venus assister à l'entraînement optionnel des Rangers. Il écoule présentement sa première saison à la barre de la formation new-yorkaise, après un long séjour à Vancouver. Le Canadien lui avait offert sa première chance comme entraîneur-chef dans la LNH en 1997.

«Je ne retiens que de bons souvenirs de mon expérience là-bas, a dit Vigneault, au lendemain de son 53e anniversaire. J'ai travaillé avec des légendes vivantes. Je suis ici aujourd'hui parce que j'ai commencé là-bas.

«Les matchs entre deux des six équipes originales sont toujours particuliers, et les deux clubs sont très prestigieux. Ce sera très amusant d'affronter le Canadien. Notre équipe est très excitée par cette opportunité, et je suis certain que les «Habs» se disent la même chose.»

Le Canadien a remporté la dernière de ses 24 coupes Stanley en 1993, et les Rangers ont mis un terme à leur léthargie de 54 ans l'année suivante. Ils n'ont toutefois pu soulever la coupe depuis ce temps-là.

Les deux clubs s'affronteront en séries éliminatoires pour la première fois depuis 1996, lorsque les Rangers avaient enlevé les honneurs de la série de premier tour en six parties. Au total, ils se sont affrontés en séries d'après-saison à 14 reprises, chaque équipe l'emportant sept fois. Il s'agira du troisième duel entre les deux équipes depuis que le Canadien a éliminé les Rangers en cinq matchs lors de la série finale de la Coupe Stanley en 1979.

«Pour un Canadien, ainsi que pour les gars du Québec, c'est très spécial, a reconnu Richards, qui est originaire de l'Île-du-Prince-Édouard. D'où je viens, ce sont surtout des partisans du Canadien. C'est l'équipe canadienne de la LNH la plus proche de nous. Nous avons regardé le Canadien toute notre vie. C'est tout ce qu'on voyait à la télé.

«C'est un endroit formidable. Ce sera tellement amusant. Pour nous, ce sera une belle opportunité.»