C'est bien connu, on ne touche pas à une recette gagnante, et tout laisse croire que la recette du succès employée par le Canadien mardi soir sera employée une fois de plus, ce soir à Boston.

Michel Therrien n'a jamais l'habitude de parler de son alignement, et il ne l'a pas fait ce matin au TD Garden, suite à l'entraînement de son équipe. Mais s'il faut se fier à ce que l'on a vu, le jeune défenseur Nathan Beaulieu, fort solide lors du match six lundi soir, devrait être de retour dans la formation, puisque ce sont les vétérans Douglas Murray et Francis Bouillon qui ont fait du temps supplémentaire au terme de l'entraînement du matin.Le jeu de Beaulieu lundi soir au Centre Bell en a surpris plusieurs, incluant Josh Gorges.

«Il possède cette facilité avec la rondelle, a expliqué le vétéran défenseur. Sa façon de patiner, de relancer le jeu et de faire la première passe, ça nous aide.»

En attaque, tout indique que Daniel Brière sera de nouveau employé, puisque Travis Moen a eu à passer plus de temps sur la glace ce matin en compagnie des réservistes. Brière a obtenu deux points en cinq matchs depuis le début de cette série face aux Bruins.

Du reste, le Canadien comprend très bien l'enjeu de ce septième match.

«On gagne où on part en vacances, a ajouté Josh Gorges. Il faut avant tout se concentrer sur ce que nous avons à faire pour gagner le match, et le reste va tomber en place. Notre préparation reste la même, il n'y a rien qui va changer. On sait que nous aurons à offrir une très bonne performance sur la route.»

Les joueurs montréalais savent aussi que rien ne sera facile dans ce Garden qui promet d'être un peu fou, dans ce Garden où les Bruins n'ont pas l'habitude de perdre souvent. Les Bruins, toutefois, ont quand même perdu à deux reprises devant leurs fidèles depuis le début des séries.

Dans l'histoire de la Ligue nationale de hockey, les équipes locales ont un dossier de 91-62 dans le cadre d'un septième match.

«Mais c'est un match qui est sans lendemain pour les deux clubs, a tenu à préciser Gorges. Je m'attends à ce que les deux équipes offrent leurs meilleures performances. Il n'y aura pas beaucoup d'espace sur la glace.

«Faire partie du match de ce soir, contre cette équipe, est quelque chose de spécial. C'est la plus grande rivalité du sport», a ajouté le défenseur.

Le gagnant du gros match de ce soir aura ensuite le luxe de passer en finale de l'Association de l'Est, et accueillera les Rangers de New York. Selon plusieurs rumeurs qui circulent, le premier match de la finale de l'Est serait présenté samedi.

Ne reste plus qu'à connaître l'endroit... La réponse plus tard ce soir, à Boston.

Utiliser la nervosité

Si le Canadien veut entretenir l'état d'esprit qui l'a transporté dans le sixième match, l'approche est différente du côté des Bruins.

Ces derniers ne voulaient pas d'un septième match. Si ce n'était que d'eux, la série serait déjà terminée. Alors pour être capables de répéter, à quelques heures du septième match, qu'ils sont «excités» et que «c'est pour ces matchs-là qu'on joue au hockey», il aura fallu qu'ils tournent rapidement la page sur leur revers de 4-0, lundi soir à Montréal.

«Il faut s'amuser et faire confiance à nos instincts», a expliqué l'attaquant Patrice Bergeron qui, à l'instar de Milan Lucic, a fait l'impasse sur l'entraînement matinal des Bruins.

«La nervosité est là, il s'agit de l'utiliser de la bonne façon, de l'utiliser comme un moteur. Ça ne changera jamais, peu importe le nombre de septièmes matchs qu'on joue. Ça fait partie du sport.»

Le défenseur Johnny Boychuk, lui, a dit qu'il fallait être fou ou alors faire un mensonge blanc pour prétendre ne pas être nerveux.

Quant à l'entraîneur-chef Claude Julien, il ne ressent pas autant de nervosité que de l'excitation.

«J'étais prêt pour ce match hier soir et j'étais excité en regardant les autres matchs à la télé. J'aurais aimé ça que le match soit en matinée plutôt qu'en soirée!

«Je ne sais pas si c'est un compliment d'avoir participé à autant de septièmes matchs. Mais on en a vécu plusieurs alors on va les prendre.»