Personne ne parle d'une recette, ou bien d'une «faille» dans le jeu de Carey Price. Mais les Bruins de Boston ont trouvé un moyen efficace de marquer des buts contre le gardien vedette du Canadien.

Ils visent la partie supérieure du filet.

«C'est un très bon gardien qui est très instinctif, a décrit le défenseur Torey Krug. Il couvre très bien le bas du filet et il est très actif de gauche à droite. Mais si on réussit à le déplacer de façon latérale, on va chercher à le battre dans le haut du filet.

«On l'a vu sur les buts qu'on a marqués contre lui jusqu'à présent; ils ont tous été dans le haut du filet.»

Dans les deux premiers matchs, les Bruins ont été en mesure de profiter de l'espace que lui laissait le Tricolore en zone offensive pour s'échanger la rondelle entre les deux cercles de mises en jeu. Cela a eu pour effet de multiplier les déplacements de Price et de l'inciter à s'agenouiller peut-être plus vite qu'il ne le voudrait.

Ce n'est pas nécessairement Price qui est à blâmer là-dessus, surtout que la défensive du CH a parfois laissé l'enclave à découvert - par exemple sur le but de Daniel Paille, samedi.

Mais dans la perspective des Bruins, tirer dans la partie supérieure du filet se révèle également utile lorsqu'ils mettent de la circulation devant Price.

«Nous avons observé que lorsque nous mettons un écran devant lui, il se penche et tente de voir par en bas ce qui se passe devant lui, a raconté le défenseur Dougie Hamilton. En se retrouvant aussi bas devant son filet, ça nous permet de tirer haut. Je ne sais pas si c'est ce qu'on essaie nécessairement de faire, mais c'est clair qu'on l'a remarqué.

«Quand nous réussissons à envoyer nos lancers au filet et à éviter les défenseurs que essaient de les bloquer, on obtient de bonnes chances.»

Le but que le jeune Hamilton a marqué en milieu de troisième période - celui qui a donné une nouvelle vie aux Bruins - est une bonne illustration de ce phénomène. Trois joueurs bloquaient la vue de Price et ce dernier, battu dans la lucarne, a levé les bras en ayant l'air de dire «qu'aurais-je pu faire de plus».

Grosses chances, gros arrêts

L'entraîneur-chef des Bruins Claude Julien reconnaît beaucoup de mérite à Price d'avoir donné à son équipe autant de fil à retordre lors des deux premières rencontres.

«Lorsqu'on regarde le nombre de chances de marquer qu'on a eues depuis le début de la série, il a fallu qu'il fasse plusieurs gros arrêts, a noté Julien. J'ai pu voir de près aux Jeux olympiques que c'est un excellent gardien. Il faut trouver le moyen de compter des buts et je pense qu'on le fait.

«On a marqué à un rythme de quatre buts par match; ce n'est quand même pas mauvais.»

La circulation lourde et les nombreux lancers au filet, avec toutes les chances de déviation que cela comporte, ça n'a rien de révolutionnaire en soi. Mais la façon qu'ont les Bruins de s'adapter au style de Price en le battant sur des tirs hauts s'avère payante pour l'instant.

«Nous comprenons ce que ça prend pour le battre, a dit Torey Krug. On va continuer de le poivrer de lancers et on verra ce qui arrivera.»