Pour les Bruins, il n'y a aucun doute: il s'agit du genre de défaite qui fait mal. Très mal.

Imaginez un peu. Les joueurs en noir et jaune ont dominé la majeure partie de la soirée. Ils ont lancé et lancé, frappé deux poteaux en temps réglementaire, ils ont raté quelques buts ouverts aussi. Bref, ils ont tout fait. Tout fait... sauf gagner ce premier match.

Démoralisant? Sans doute un peu.

On sait, bien sûr, que ce n'est qu'un seul match, et on peut présumer que cette série-là est loin d'être finie. N'empêche. Est-ce que le «mental» des Bruins, comme on dit par chez nous, est affecté? La réponse viendra bien assez vite au cours des prochains jours. Mais en attendant, c'est le genre de défaite qui peut vous dégonfler sérieusement le moral.

Par ailleurs, c'est évidemment le genre de victoire qui peut tout changer. Ce Canadien s'est fait brasser, ce Canadien s'est fait dominer par un club qui semblait parfois dans une autre ligue, une ligue supérieure... mais ce Canadien a trouvé une façon de gagner. On appelle ça une grosse victoire pour la confiance.

Ce qui est certain, c'est que pour avoir un semblant de début de chance contre ces Bruins-là, le Canadien va devoir miser sur un Carey Price en état de grâce chaque soir... et préférablement pendant au moins 60 minutes chaque soir, des fois plus.

C'est un peu ce qui est arrivé. Price a volé à peu près tous les Bruins un à un, et il a été particulièrement impérial lors de la première prolongation. N'est-ce pas, David Krejci?

On l'a dit, mais répétons-le: ça prendra un gardien miraculeux pour battre ces Bruins, et ça prendra un gardien comme le Carey Price d'hier soir.

Où est Vanek?

Ajoutons que le Canadien aura aussi besoin de son premier trio. Quelqu'un a vu Thomas Vanek hier soir? On ne sait trop si l'attaquant autrichien est blessé, mais il n'a certes pas l'air du joueur de premier plan qui va se magasiner un contrat de quelque 50 millions de dollars dans quelques semaines. En fait, Vanek a peut-être disputé son pire match depuis qu'il est un membre du CH.

Vanek n'est pas le seul. Ses amis Max Pacioretty et David Desharnais ont eux aussi été invisibles. C'est clair, le Canadien ne pourra pas battre les Bruins à quatre reprises sans l'apport de son premier trio. Impossible.

Mais bon. Michel Therrien aime souvent dire que c'est le résultat qui compte, et comment peut-on ne pas être d'accord? Le Canadien a été dominé, oui, mais il a volé ce premier match malgré tout.

Avec tout ça, doit-on conclure que le CH a le proverbial numéro des Bruins? Que le dommage est «dedans la tête», pour citer Davey Hilton Jr.?

C'est fort possible.

Carey Price