Aurait-on pu demander mieux comme début de série?

Le Canadien et les Bruins de Boston ont eu besoin de deux périodes de prolongation pour faire un maître, jeudi soir à Boston, et P.K. Subban a finalement procuré une victoire de 4-3  au Canadien pendant une punition à Matt Bartkowski.

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C'était le deuxième but en avantage numérique qu'inscrivait le défenseur vedette dans ce match, lui qui avait ouvert de la marque de la même façon au premier vingt.

«Avoir du succès dans les grands matchs, dans les amphithéâtres les plus fous, c'est dans ces moments-là qu'on définit notre carrière et qu'on se définit en tant que joueur», a confié Subban, qui comme ses coéquipiers s'est fait lancer des bouteilles et des déchets par des fans bostoniens à sa sortie de patinoire.

«C'est toujours important pour moi d'aider mon équipe à gagner dans ce genre de situation, a-t-il ajouté. C'est comme ça que je m'évalue.»

Pour que Subban en arrive à donner les devants à son équipe dans cette série, il aura fallu que les Bruins forment la meilleure équipe... mais que le Canadien soit la plus opportuniste.

Le CH semblait sauter sur chacune de ses chances, aussi rares soient-elles. Les Bruins, eux, généraient toutes sortes de belles choses mais se butaient à Carey Price en plus de rater le filet sur de belles occasions. Au final, on aura dénombré 98 tentatives de lancers par les Bruins contre 58 par le Canadien.

«Carey Price a été extraordinaire, a indiqué Michel Therrien. Cela dit, nous avons joué comme une équipe qui n'avait pas joué depuis dix jours. Nous avons trouvé une façon de gagner, mais je sais que notre équipe sera meilleure au prochain match.»

Les Bruins ont été les assaillants durant la majeure partie de cette rencontre, entre autres lors d'un troisième vingt où ils ont effacé un déficit de 2-0 en embouteillant le CH dans sa zone. Tout jouait en leur faveur jusqu'à ce que Francis Bouillon redonne les devants aux siens en marquant son premier but en séries en six ans. Très à-propos pour un gars dont on s'est interrogé sur la présence dans l'alignement pendant toute la semaine...

À ce moment-là, on voyait poindre une courte, très courte victoire du CH. Mais c'était sans compter sur Johnny Boychuk, qui a ramené tout le monde à la case départ avec seulement 1:58 à faire en troisième.

Les Bruins s'imposent

Les Bruins avaient dominé la première période à l'exception peut-être des cinq ou six minutes suivant le premier but de Subban en avantage numérique. Rebelote en deuxième alors que le but de Rene Bourque est venu momentanément freiner leur élan.

Or, ils se sont butés à un Carey Price en forme olympique.

«Je sais que le match s'est rendu en deuxième prolongation, mais ce n'est pas juste pour Carey d'arrêter 50 rondelles dans un match, a souligné Subban. On sait qu'il en est capable, mais il va falloir qu'on soit bien meilleurs si on veut avoir du succès dans cette série.»

En troisième, les hommes de Claude Julien ont finalement remis les pendules à l'heure. Ils ont imposé leur volonté en étant plus gros, plus forts et plus rapides. Ça se dessinait déjà dans les deux premiers vingts, mais ç'en est devenu indécent en troisième: la défensive débordée du CH concédait trop souvent le milieu de l'enclave.

Ce qui devait arriver arriva. Les buts de Reilly Smith et Torey Krug ont survolté un TD Garden qui s'était passablement assoupi. Mais en dépit de ces deux buts, le brio de Price allait continuer de garder son équipe dans le match par la suite.

Que se passe-t-il avec Vanek?

Devant la cage des Bruins, Tuukka Rask a été nettement moins sollicité que son vis-à-vis. C'est que, par grands bouts, le Tricolore peinait à asseoir son attaque en zone offensive.

Sauf que le résultat net, c'est que Rask continue d'être incapable d'acheter une victoire face au Canadien au TD Garden. Son dossier en carrière s'établit maintenant à 0-5-4. En tout et partout, il ne revendique que trois victoires en 17 décisions face au Tricolore.

Tout comme dans la série face au Lightning de Tampa Bay, le trio que forme Rene Bourque avec Lars Eller et Brian Gionta est celui qui a généré le plus de chances du côté du CH. Complice de Bourque sur le deuxième but, Eller a inscrit un point dans un septième match consécutif (si l'on tient compte des deux dernières rencontres de la saison régulière). Et c'est encore ce trio-là qui était sur la glace sur celui de Bouillon.

Si cette unité continue d'envoyer des signaux positifs, il en va autrement de Thomas Vanek. L'Autrichien a ralenti depuis le troisième match de la série face au Lightning de Tampa Bay et Michel Therrien lui a envoyé tout un message, à compter du milieu de la deuxième période, en le mutant sur le quatrième trio à la faveur de Dale Weise.

Vanek est revenu aux côtés de Max Pacioretty et Daniel Desharnais en fin de troisième, mais ça n'allait visiblement pas. Malgré les prolongations, il n'a pas franchi le cap des 19 minutes.