Le Canadien de Montréal se demande où est passé son jeu de puissance.

Ce qui était autrefois son arme de prédilection tire à blanc depuis près d'un mois.

Et bien qu'il n'ait eu besoin que du minimum pour éliminer le Lightning de Tampa Bay au premier tour, de pouvoir compter sur leur avantage numérique pourrait s'avérer bien utile face aux Bruins de Boston.

Le Canadien a été blanchi à ses 23 dernières occasions avec l'avantage d'un patineur en saison régulière et n'a marqué que deux buts en 13 jeux de puissance contre le Lightning, dont le but de Max Pacioretty dans le quatrième match, qui a concrétisé la victoire du club.

Dans l'entourage du Tricolore, on ne parle même plus de marquer, mais bien de se donner du rythme en avantage numérique.

«Nous avons travaillé l'avantage numérique (lundi) et nous travaillerons davantage encore, a indiqué l'entraîneur-chef Michel Therrien. On veut se donner du «momentum» en avantage numérique et on travaille avec cet objectif en tête.»

Le Canadien a d'ailleurs passé beaucoup de temps à l'entraînement pendant le dernier mois à tenter de trouver des réponses.

Plus tôt cette saison, l'équipe marquait régulièrement jusqu'à ce que ses adversaires ne se concentrent davantage sur le tir puissant du défenseur P.K. Subban. Depuis, le CH a peiné à trouver une nouvelle formule. Il en aura besoin s'il veut se faire respecter des gros et robustes Bruins, qui ont marqué six buts en 16 avantages numériques en cinq matchs contre les Red Wings de Detroit.

Les Bruins éprouvaient auparavant des ennuis en avantage numérique. En 2011, ils ont vaincu le Tricolore en sept rencontres même s'ils ont été blanchis en 23 jeux de puissance. C'était avant qu'ils n'alignent Torey Krug, ce qui leur a permis de déplacer le colosse Zdeno Chara devant le filet adverse, où il est très efficace.

Mais pour Subban, les Bruins de 2011 sont la preuve qu'une équipe peut l'emporter même si son attaque massive est déficiente.

«Je ne crois pas qu'ils aient marqué bien des buts en avantage numérique l'année où ils ont gagné la coupe, a-t-il noté. L'attaque à cinq, c'est une chose, mais je pense que le plus important est de créer du rythme pendant l'avantage numérique. Vous ne marquerez pas à chaque fois, surtout quand vous jouez contre une équipe efficace en désavantage. Mais vous tentez de vous créez des opportunités et de fatiguer leurs attaquants et leurs défenseurs.»

Le Canadien souhaite retrouver sa magie face aux Bruins. Au premeir tour, l'équipe a eu autant de séquences avec du mouvement de rondelle fluide que d'autres où elle a semblé répéter une routine chorégraphiée.

Et comme si ce n'était pas suffisant, le désavantage numérique est aussi inquiétant.

Quatrième cette saison avec un taux d'efficacité de 85,1 pour cent, le Tricolore a alloué deux buts en sept occasions au Lightning (71,4 pour cent). Les Bruins ont quant à eux affiché un taux de réussite de 90 pour cent.

Le groupe utilisé en désavantage numérique pourrait recevoir du renfort en Travis Moen, remis de sa commotion cérébrale. L'ailier gauche a raté neuf matchs de saison régulière et les quatre joués par le Canadien jusqu'ici en séries. À l'entraînement, il a patiné en compagnie de Daniel Brière et Dale Weise, à la place de la recrue Michaël Bournival, qui a bien fait au premier tour.

«Je n'ai pas encore arrêté mon choix sur ma formation, a dit Therrien. Afin de préparer Travis, je dois lui donner du temps à l'entraînement avec des joueurs qui ont une chance de jouer. Mais c'est un gars d'expérience, il est costaud et il joue bien en désavantage.»