Martin St-Louis savait qu'il ne pourrait pas produire, à ses débuts avec les Rangers de New York, au même rythme qu'il ne faisait avec le Lightning de Tampa Bay.

Même quand un joueur a tout le talent au monde, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.

«Tu ne peux pas faire à ta tête, a noté St-Louis. Tu dois respecter la structure du système et tu dois adapter ton jeu en fonction des paramètres qu'on te donne.»

St-Louis a initialement connu des difficultés à ce niveau, alors qu'il n'a inscrit qu'un but et sept aides en 19 matchs du calendrier régulier après la transaction survenue lors de la journée-limite des échanges. Mais depuis le début du premier tour éliminatoire contre les Flyers de Philadelphie, le Québécois de 38 ans semble à l'aise et il commence à produire au rythme qu'il avait lorsqu'il a remporté le trophée Art-Ross il y a un an.

«J'ai trouvé ma zone de confort, je pense, au cours des deux dernières semaines de la saison régulière. J'ai essayé de poursuivre au même rythme dans les séries, a indiqué St-Louis après la séance d'échauffement matinale, mardi, à Wells Fargo Center. Tu veux toujours être à ton sommet à ce temps-ci de l'année, tu dois rehausser ton niveau de jeu, tu dois mériter le succès que tu cherches et monter ton jeu d'un cran à chaque match.»

Lors des cinq premiers affrontements de la demi-finale de la section métropolitaine, St-Louis a récolté deux buts et quatre aides. Il a été menaçant à peu près à toutes les fois où il est entré dans la zone offensive en possession de la rondelle.

St-Louis est rapide et il est un bon fabricant de jeux, mais ces atouts n'ont pas paru à son arrivée à New York. Il n'a marqué son premier but qu'à l'occasion de son 15e match avec les Rangers, à un moment où Ryan Callahan avait déjà six buts et quatre aides pour le Lightning.

L'ajustement semblait ardu, mais l'ancien du Lightning Brad Richards savait que les déboires de St-Louis ne dureraient qu'un temps.

«Ça ne m'inquiétait pas du tout, a souligné Richards. Tu compatis et tu souhaites qu'il s'ajuste le plus vite possible. Quand ce n'est pas à toi que ça arrive, c'est facile de dire que ça va finir par bien aller. Mais quand c'est toi, tu as l'impression que ça s'éternise.»

Ç'a commencé à bien aller pour St-Louis quand l'entraîneur Alain Vigneault l'a placé à l'aile droite avec Rick Nash - qui avait joué à l'aile gauche pendant la majorité de la saison - et le joueur de centre Derek Stepan.

«Je pourrais essayer de passer pour un génie et vous dire que je savais que ça allait débloquer, a dit Richards, qui a lui aussi connu de durs moments d'adaptation à sa première saison avec les Rangers. Mais je savais que ce serait le cas. Tous ceux qui le connaissent bien, et même ceux qui l'ont seulement regardé jouer de loin ces cinq dernières années, savaient que ça allait finir par débloquer.»

Grâce à l'apport à l'attaque de St-Louis, les Rangers ne sont qu'à une victoire d'affronter les Penguins de Pittsburgh au deuxième tour. Pendant ce temps, Callahan n'a amassé aucun point pendant la série que le Canadien a balayée en quatre matchs face à Tampa Bay.