N'est-ce pas un brin étonnant que le Canadien ait organisé un match simulé afin de «retrouver une routine de journée de match» et qu'il ait ajouté à l'horaire une activité de famille deux heures avant le match?

C'est peut-être parce qu'au-delà du suspense haletant consistant à savoir si Douglas Murray détrônera Francis Bouillon dans la troisième paire défensive, et au-delà des jeux planifiés que le CH pourrait concocter derrière des portes closes - comme le font les équipes de football -, cette soirée-là est avant tout un exercice visant à souder les liens.

Les liens entre les joueurs, certes, mais aussi entre les familles. Après tout, si le Canadien aspire à une longue route ce printemps, les joueurs auront besoin d'appui à la maison!

Si l'initiative vous paraît inusitée, dites-vous que ce qui l'est davantage, c'est le délai de neuf jours entre deux matchs (pour peu que la série contre les Bruins s'amorce vendredi). Jamais le CH n'aura attendu aussi longtemps entre deux rondes depuis que les formats quatre de sept ont été appliqués à toutes les rondes de séries, en 1986-1987.

Le Canadien ne fait que saisir l'occasion de s'assurer que ses joueurs se sentent bien dans leur peau. Cela va de pair avec le discours entendu dans le vestiaire de l'équipe, lundi, à savoir que l'équipe se sentait en confiance et qu'elle était à l'aise dans le rôle de négligé.

Cela dit, qu'on ne se trompe pas: avec une aussi longue attente, les joueurs avaient hâte de jouer à quelque chose qui ressemble à un match de hockey.

«On a besoin de revoir des situations de match, c'est sûr, a convenu le capitaine Brian Gionta en matinée. On ne peut évidemment pas recréer l'atmosphère d'un match de séries - et ce n'est pas ce qu'on voudrait, étant donné le risque de blessure. Mais on veut au moins une bonne intensité.»

C'est clair que les joueurs allaient faire preuve de jugement et n'allaient pas y mettre toute la gomme.

«Personne ne va foncer dans Carey Price», a assuré Brandon Prust.

Aux fins de l'exercice, les 10 joueurs des Bulldogs de Hamilton qui s'entraînent à l'ombre du grand club ont été mis à contribution. Pour eux, il ne s'agissait pas autant d'une chance individuelle de se faire valoir que de se mettre au service de l'équipe.

«Nous sommes ici pour travailler fort et pour être prêts si jamais quelque chose se produit», a expliqué le défenseur Nathan Beaulieu à propos du travail des «black aces».

«C'est notre travail d'aider l'équipe à se préparer pour la prochaine ronde en offrant aux gars du hockey de qualité.»

À l'instar de toutes les activités à caractère familial du Canadien, la rencontre intra-équipe de lundi s'est déroulée à huis clos. Pas de public, pas de médias. En boni à cette décision: si les joueurs des Bulldogs devaient chauffer les fesses de leurs grands frères du Canadien, il n'y aurait personne sur place pour déclencher de controverse!