Michaël Bournival n'est pas trop déboussolé par la période d'inactivité d'une dizaine de jours avec laquelle le Canadien doit composer. Le jeune attaquant a vécu bien pire situation, il y a deux ans à peine, chez les Cataractes de Shawinigan.

«Je sais c'est quoi repartir la machine après une longue attente», lance Bournival, en esquissant un sourire.

Au printemps de 2012, les Cataractes ont dû patienter pendant pas moins de 31 jours avant de prendre part au tournoi de la Coupe Memorial, à titre d'équipe-hôte, après avoir subi une élimination hâtive en séries de la LHJMQ.

Après un début de tournoi difficile (deux défaites en trois rencontres), les Cataractes ont signé trois victoires en l'espace de quatre jours pour remporter le trophée emblématique du hockey junior canadien.

Il y a 10 ans, en 2004, le défenseur Josh Gorges avait signé un exploit semblable dans l'uniforme des Rockets de Kelowna. Les Rockets avaient aussi été éliminés tôt en séries dans l'Ouest, avant de remporter la Coupe Memorial à titre d'équipe-hôte.

Bournival, de Shawinigan, et Gorges, de Kelowna, en Colombie-Britannique, capitaines de leur équipe, partagent le souvenir d'avoir soulevé la Coupe Memorial à bout de bras devant les partisans de leur patelin.

«Pour moi, notre élimination avait été une bénédiction parce que je souffrais d'une blessure à un genou, évoque Gorges. Je n'aurais pas pu jouer à un haut niveau si nous avions continué. Ça m'a permis ainsi qu'à des coéquipiers qui étaient également amochés de guérir de nos blessures et de commencer le tournoi frais et dispos.»

Bournival, lui, rappelle que les Cataractes n'avaient rien négligé dans leur préparation. On avait fait appel à Yves Éthier (préparateur physique réputé).

L'entraîneur Éric Veilleux lui avait expliqué ainsi qu'à ses adjoints ce qu'il voulait faire.

En vertu du plan élaboré, trois séances d'entraînement intenses sur glace en autant de jours étaient entrecoupées d'une journée de congé. L'équipe avait livré quelques matchs préparatoires contre d'anciens joueurs des Cataractes, en plus d'organiser un tournoi à bout de souffle (trois contre trois).

«Ça nous avait aidés à garder nos réflexes aiguisés en situation de match et de ne pas perdre la forme, continue le patineur âgé de 21 ans. Tu as beau être en bonne condition physique, c'est très différent en situation de match.»

Les Cataractes avaient connu un premier match difficile à leur retour à la compétition et on doit s'attendre à ce que le Canadien soit rouillé quelque peu quand il reprendra du service au deuxième tour des séries.

«Cette fois, ce n'est pas pareil pantoute. Dix jours, c'est beaucoup moins pire que 31!», résume Bournival, qui a amassé un premier point en séries de la LNH dans la dernière victoire du Tricolore.