C'est un gardien peu connu de 25 ans, cumulant 13 minutes d'expérience en séries éliminatoires, qui va protéger le filet du Lightning, ce soir à Tampa Bay, à l'occasion du premier match de la série contre le Canadien.

Il s'appelle Anders Lindback, et c'est lui qui aura la lourde tâche de faire oublier Ben Bishop, le gardien numéro un du Lightning.

Pendant que Bishop se remet de ce qui serait une blessure à un coude, selon les rumeurs qui circulent par ici (en coulisses, on parle d'une possible absence d'environ quatre semaines pour lui, ce que refuse de confirmer la direction du club), c'est Lindback qui va tenter de mener sa bande à la victoire dans cette série contre le club montréalais.

Le gardien suédois, un choix de septième ronde au repêchage de 2008, n'est pas exactement un gardien-vedette sur la planète LNH. Il n'a disputé que 23 rencontres cette saison et aucune partie complète en séries.

Mais les gars du Lightning croient en lui.

«Il a été incroyable devant notre but, a répété hier l'attaquant Steven Stamkos. Nous avons confiance en lui, et nous sommes chanceux d'avoir autant de profondeur devant le filet.»

C'est vrai que le jeune homme a été incroyable... enfin, récemment. Car cette saison, le Suédois a récolté la pire moyenne et le pire taux d'arrêts parmi les gardiens ayant obtenu au moins 20 départs.

Mais Lindback a répondu présent quand Bishop est tombé au combat, le 8 avril. Depuis, il n'a accordé que deux petits buts en trois rencontres, avec une moyenne de 0,67 et un taux de ,975.

Petit détail d'importance, tout de même: il n'a pas joué en séries une seule fois depuis ces 13 minutes dans le maillot des Predators de Nashville, en 2011. La seule présence de sa carrière en éliminatoires...

«Je ne suis pas nerveux, je dirais plutôt que je suis excité à l'idée de pouvoir être devant le filet, a-t-il expliqué après l'entraînement d'hier à Tampa. C'est pour des moments comme ceux-là qu'on joue au hockey. Il n'y a aucune nervosité... J'ai hâte, tout simplement.»

Lindback a admis que ses 13 minutes de gloire à Nashville remontent à très longtemps. «Ce fut une bonne expérience pour moi, mais ceci est complètement différent», a-t-il répondu.

Il y a peut-être un truc qui joue en sa faveur, par contre: l'élément-surprise. Peu de gens connaissent Anders Lindback... incluant les joueurs du Canadien, qui ne l'ont pas affronté une seule fois cette saison.

Le grand livre d'histoire des séries est tout plein de récits qui mettent en vedette un gardien inconnu, sorti de nulle part, prêt à mener son club de surprise en surprise. Mais Lindback ne pense pas que cet anonymat relatif représente un avantage pour lui en vue du premier match de la série.

«Les équipes peuvent miser sur plusieurs dépisteurs, a-t-il tenu à rappeler. Je ne pense pas que ce soit possible de prendre les autres équipes par surprise comme ça. De toute façon, je préfère me concentrer sur mon propre jeu et sur ce que notre équipe doit faire pour pouvoir l'emporter.»