Daniel Brière a toujours affectionné les séries éliminatoires.

À lui seul, il a amassé seulement 11 points de moins en séries éliminatoires que Tomas Plekanec, Brian Gionta, Thomas Vanek, Max Pacioretty, David Desharnais, Brendan Gallagher et Lars Eller réunis.

Brière, 36 ans, a beaucoup ralenti depuis ses grandes saisons avec les Sabres de Buffalo et les Flyers de Philadelphie. Il a amassé seulement 25 points en 69 matchs cet hiver. Mais si l'entraîneur Michel Therrien fait appel à ses services, il pourrait constituer une carte cachée à l'attaque, en raison de ses exploits passés et son expérience.

L'attaquant a obtenu 109 points en 108 matchs éliminatoires. Le reste du groupe mentionné précédemment en a amassé 120, mais en 195 rencontres.

Brière a particulièrement brillé au printemps 2010 lorsqu'il a obtenu 30 points en 23 matchs, en route vers une participation à la finale de la Coupe Stanley.

«Quand j'ai signé mon contrat à Montréal, j'avais le sentiment de me joindre à une équipe qui avait une chance de gagner. Je pense aux séries depuis longtemps. J'ai hâte de vivre des éliminatoires avec la foule du Centre Bell de mon côté. C'est vraiment excitant.»

Brière a vécu des printemps délirants à Montréal. Les observateurs se demandent encore comment il a pu garder sa concentration lors de la série contre le Canadien, en 2008, alors que la foule, en colère parce qu'il avait rejeté l'offre de contrat de Bob Gainey, le huait copieusement à chacune de ses présences.

«La première fois, en 2008, avait été très dure. Difficile de rester en contrôle, mais ç'avait été une expérience extraordinaire de gérer cette pression-là, d'apprendre à gérer 20 000 personnes qui ne veulent pas que tu réussisses. Ç'a été une expérience où j'en ai appris beaucoup sur moi-même. Mes séries contre le Canadien sont des faits marquants dont je vais toujours me rappeler, mais d'avoir la chance de les jouer avec le Canadien sera mémorable.»

L'expérience constitue un atout de taille en séries.

«On sait tous que l'expérience, c'est important, dit Brière. D'avoir vécu plusieurs matchs, ça ne se remplace pas. Ce n'est pas seulement réagir au stress, mais la façon dont tu vas composer avec certaines situations. Qu'il s'agisse d'une défaite, mais aussi de certains jeux, certaines décisions de l'arbitre.»

Quel sera son rôle?

On ne sait pas encore quel rôle attend Brière, qui a amassé seulement 4 points à ses 21 derniers matchs. Il occupait le poste d'ailier gauche avec Tomas Plekanec et Brendan Gallagher hier à l'entraînement, mais Michel Therrien a prévenu les journalistes de ne pas s'y fier, puisqu'il s'agissait d'un entraînement axé sur le jeu en supériorité numérique.

«C'est un peu tôt pour dire si c'est l'occasion de racheter ma saison, mentionne Brière. Ça va dépendre du rôle qu'on me donnera. Mais le temps d'utilisation n'est pas important. Ce n'est pas à propos de Daniel Brière. On veut tous jouer 20, 25 minutes par match, mais je dois rester prêt, concentré, et quand ma chance viendra, je serai prêt. J'ai le sentiment que j'aurai cette chance éventuellement. Je veux être le joueur qui fera la différence.»

Brière dit aborder les séries avec confiance en raison du caractère de l'équipe. «On l'a prouvé toute l'année. Il y a eu de grandes victoires, comme celle contre Ottawa qui nous a donnée des ailes en fin de saison. Plusieurs ne croyaient pas en nos chances de participer aux séries. On a quand même fini avec 100 points. Nous n'avons pas l'équipe la plus costaude, mais nous travaillons fort et nous pouvons surprendre.»

L'ancien attaquant des Coyotes, des Sabres et des Flyers s'attend à une série axée sur la défense. «Il nous faudra être patients. Le Lightning est très bien dirigé. L'équipe est très disciplinée, et je ne parle pas seulement du côté des pénalités, mais du respect du plan de match.»

Nous saurons sans doute plus clairement aujourd'hui, lors de l'entraînement, quel rôle attend Brière en ouverture de série.