Jeremy Morin ne s'en rend peut-être pas compte, mais il a un peu de pression sur les épaules.

Morin, un attaquant de 22 ans, a essentiellement passé la saison à faire le trajet Chicago-Rockford, là où se trouve le club-école des Blackhawks dans la Ligue américaine de hockey. Depuis son dernier rappel, le 21 mars, Morin joue enfin comme celui que les Hawks espéraient. Ainsi, il a récolté quatre points à ses trois derniers matchs.

On pourrait croire que ce type n'est qu'un joueur parmi tant d'autres, mais ce n'est pas le cas. Du moins, pas aux yeux des dirigeants de l'équipe. Car ce jeune homme est à peu près tout ce qu'il reste aux Blackhawks de la supertransaction impliquant Dustin Byfuglien, survenue en juin 2010, quelques jours après la conquête de la Coupe Stanley.

En raison du plafond salarial, les Blackhawks avaient dû échanger leur gros joueur d'impact en compagnie de trois autres patineurs aux Thrashers d'Atlanta. En retour, les Hawks avaient mis la main sur deux joueurs sans importance, Marty Reasoner et Joey Crabb, sur deux choix au repêchage de 2010 (deux joueurs qui sont encore sur les patinoires de hockey universitaire aux États-Unis), et sur ce Morin, deuxième choix des Thrashers au repêchage de 2009.

«Je n'ai jamais vraiment eu le temps de devenir un membre des Thrashers, j'ai seulement pris part à un camp d'entraînement avec eux, a expliqué le jeune homme hier. Je me souviens que j'étais content d'être échangé au club qui venait de gagner la Coupe Stanley cette année-là!»

Ce sont les blessures qui ont permis à Jeremy Morin d'avoir une autre chance cette saison à Chicago. En tout, le joueur de 6'1" et 192 livres a été rappelé à quatre reprises cette saison par les Blackhawks.

Il espère que cette fois sera la bonne.

«Il y a eu des hauts et des bas cette saison pour moi, admet-il sans hésiter. J'essaie de trouver ma place ici, et de donner tout ce que j'ai quand on me donne ma chance, d'en profiter le plus possible. J'ai encore des choses à apprendre et je veux devenir un bon joueur dans cette ligue, autant en défense qu'en attaque.»

Morin, qui a 9 points en 21 matchs chez les Hawks cette saison, ne parle pas un mot de français malgré ce nom de famille qui pourrait laisser croire le contraire. «Mon père Steve est originaire de Cornwall, et j'ai de la famille du côté francophone, a-t-il expliqué. Mais je suis né dans l'État de New York.»

Reste à voir si ce jeune homme pourra un jour faire oublier Dustin Byfuglien à Chicago.