Si vous voulez vous assurer que rien n'est impossible au hockey, attardez-vous à un match opposant le Canadien aux Sénateurs d'Ottawa.

Les émotions du printemps dernier, lorsque les deux équipes se sont rencontrées en séries, ne sont rien à côté de ce qu'ils nous offrent en saison régulière cette année. On l'a encore vu, vendredi soir, alors que le Tricolore a surmonté un déficit de trois buts en enfilant sept buts sans riposte, en route vers une victoire de 7-4.

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« Il fallait leur rendre la monnaie de leur pièce à la suite des dernières séries éliminatoires, et les matchs de cette année ont été intenses, a rappelé Max Pacioretty, qui a inscrit son troisième tour du chapeau de la saison. 

« Il n'y a pas que sur la marque finale que ça fait du bien, mais aussi de la façon dont les joueurs se sont serré les coudes et se sont protégés les uns les autres. »

Pacioretty près des 40 buts

C'était le troisième match de suite entre les deux équipes où des avances de trois buts étaient réduites à néant.

Après avoir enfilé trois buts dans les cinq dernières minutes de la troisième pour couronner une remontée historique, le 15 mars dernier, le Tricolore a rendu la pareille aux Sénateurs dès le début du match en lui concédant trois buts en seulement 5:50 de jeu. Les hommes de Michel Therrien avaient encore les pieds dans le sable chaud de la Floride.

Mais voilà : incapables de conserver une avance, les Sénateurs ont permis au CH de niveler la marque dans les dix minutes suivantes. Une fois les écluses ouvertes, Pacioretty a pris les choses en main avec trois buts. L'Américain en a maintenant 38 à son actif et a d'excellentes chances d'atteindre le plateau des 40 au cours des quatre derniers matchs du calendrier. En attendant, il égalise le plus haut total de buts par un joueur du Canadien depuis Vincent Damphousse et Mark Recchi en 1995-96.

Le trio qu'il forme avec David Desharnais et Thomas Vanek a récolté un total de dix points face aux Sénateurs.

« À 0-3, je ne pensais pas qu'on allait gagner 7-4, a admis Desharnais. Mais il faut dire que c'était quand même tôt dans le match. On dirait que la panique ne nous prend jamais et c'est ce qui nous permet de revenir. »

Subban cloué au banc

Les vagues de buts n'ont pas été les seules bizarreries de ce match. Que dire d'Alex Galchenyuk qui jette les gants devant Erik Karlsson ou encore des foudres de Michel Therrien à l'endroit de P.K. Subban. Therrien a cloué au banc son défenseur vedette durant presque toute la première période après qu'il eut été sur la glace sur les deux premiers buts de l'équipe. Subban a certes effectué une mauvaise couverture de Zack Smith sur le premier but, mais tout le monde a mal paru sur le suivant.

Subban n'a joué que 37 secondes lors du premier tiers avant de reprendre une rotation régulière à compter de la deuxième période.

« P.K. connaissait un mauvais début de match et en tant qu'entraîneur, il fallait prendre des décisions, a justifié Therrien. On a pris des décisions, comme vous avez pu le constater, mais il a beaucoup mieux fait ça à compter de la deuxième période. »

Après qu'Andrei Markov eut laissé passer Mika Zibanejad, permettant ainsi un deux-contre-un qui menant au troisième but des Sénateurs, on s'est demandé si Peter Budaj ne serait pas remplacé par Carey Price. Mais c'était avant que son vis-à-vis Craig Anderson ne redonne espoir au Tricolore!

Le but qu'a marqué Markov d'un angle impossible a donné le ton à sa soirée. Le vétéran gardien a cédé sept fois sur les 18 premiers lancers du CH.

Budaj, lui, s'est mis à fermer la porte à compter de la fin de la première période. Il a certes profité de l'aide de ses poteaux et d'une décision litigieuse des arbitres, qui ont refusé un but aux Sénateurs, mais il s'est drôlement replacé. Surtout que les Sens ont montré des dents tout au long de la période médiane en taillant en pièces la défensive du CH en entrée de zone. 

Mais lorsque vous dominez 15-4 aux lancers mais que l'adversaire a les deux seuls buts de l'engagement, c'est un brin démoralisant.

« La rivalité a vraiment démarré l'an passé, a indiqué un Kyle Turris déconfit dans le vestiaire des perdants. De la façon dont les deux matchs précédents s'étaient passés, ce n'est pas comme ça qu'on voulait jouer ce dernier affrontement contre eux. C'est frustrant. »

Le Canadien est de retour en action dès samedi soir alors qu'il reçoit la visite des Red Wings de Detroit. C'est d'ailleurs contre ces mêmes Wings que le Tricolore avait marqué sept buts dans un match pour la dernière fois. Ça se passait le 25 janvier 2012.