Par longs moments, Carey Price devait un peu se sentir seul au monde, hier soir.

Pas tout le temps, remarquez. À un moment donné, au cours de la troisième période, quelques fans vêtus de bleu, de blanc et de rouge se sont mis à hurler des «Carey! Carey! Carey!» qu'il a bien dû entendre sous son masque.

Mais mis Ă  part ce touchant moment de reconnaissance sportive, le gardien du CH devait se sentir passablement seul dans la maison du Lightning.

Price ne le dira jamais, mais on peut présumer qu'il n'aime pas ce genre de sentiment. Ce feeling de devoir tout faire tout seul, de protéger le fort en solitaire parce que plusieurs de ses collègues ont choisi de ne pas se présenter.

Ça arrive. Il faudrait juste que ça n'arrive pas trop souvent, surtout pas en séries éliminatoires, surtout pas contre ce Lightning dangereux au possible qui, on l'a bien vu hier soir, est capable de jouer au hockey, et pas à peu près.

Cette recette, le Canadien l'a souvent essayée par le passé. Se fier au gardien et se croiser les doigts, parfois, ça marche. Très souvent, ça ne marche pas.

Du reste, le match d'hier soir a un peu confirmé ce que l'on savait déjà: il n'y a pas grand-chose qui sépare ces deux bandes, et une série Canadien-Lightning pourrait se décider sur une couple de buts chanceux, sur une couple de bonds capricieux de la rondelle.

Le Lightning, c'est une attaque explosive, plus que celle du CH, en tout cas, et pour espérer remporter une éventuelle série, le Canadien aurait intérêt à refermer le jeu et à s'arranger pour que le gardien ne se sente pas si seul la prochaine fois.

Enfin, notons que le Lightning pratique un style de jeu axé sur la vitesse, ce qui convient quand même assez bien au Canadien. Même si, parfois, ça avait l'air d'aller un peu vite pour certains hier soir, dont Douglas Murray, qui mérite au moins quelques matchs pour son coude dans la face de Michael Kostka.

Si Murray cherchait à envoyer le proverbial «message», il aurait probablement pu s'y prendre autrement.