Max Pacioretty a inscrit son 32e but de la saison et son 100e en carrière en milieu de troisième période pour lancer le Canadien en avant et l'assurer d'une victoire de 2-0 sur les pauvres Sabres de Buffalo.

> Le sommaire du match

Si l'on tient compte de l'extraordinaire remontée face aux Sénateurs d'Ottawa, le 15 mars, le Tricolore a donc remporté six de sept derniers matchs et semble en mesure, tel que l'espérait Michel Therrien, de se donner un élan dans le dernier droit de la saison.

«Ce match-là nous a donné de la confiance et le sentiment qu'on peut surmonter n'importe quoi, a reconnu Carey Price, auteur face aux Sabres de son cinquième blanchissage de la saison.

«Depuis, on joue du hockey structuré et notre unité d'infériorité numérique continue de s'imposer. Et, disons-le, quand on gagne, c'est plus agréable de s'entraîner et plus facile de se préparer.»

Si le gain face aux Sénateurs peut avoir donné de l'élan pour la fin de saison, l'élan, face aux Sabres, a été difficile à trouver. Ayant eu le dessus 25-13 au chapitre des lancers à compter du début de la deuxième période, la domination du Tricolore a été sans appel. Sauf qu'elle a mis du temps à être payante!

Il a fallu deux buts dans les dix dernières minutes de la rencontre pour régler un dossier qui aurait pu l'être avant.

Mais au lendemain d'un match émotif à Boston, trouver la concentration nécessaire face à la pire équipe de la Ligue nationale n'était manifestement pas de tout repos. On soupçonne que certains joueurs auraient préféré syntoniser Netflix et se claquer une télésérie en rafale plutôt que d'affronter les Sabres!

«Ça a été difficile de se mettre dans le match, il n'y a pas de doute, a reconnu Daniel Brière, auteur du deuxième but du Tricolore. Après les émotions de la veille à Boston, où l'on a gagné chez eux en tirs de barrage, d'affronter ce soir une équipe de dernière place et de trouver la motivation n'était pas facile.

«Ce que j'ai aimé, par contre, c'est qu'après une première période moyenne, on s'est amélioré en deuxième et ça a été encore mieux en troisième.»

Le Canadien avait affronté les Sabres il y a dix jours à Buffalo et avait eu la bonne idée de se donner rapidement une avance de deux buts. Il s'était par la suite appliqué à fermer le jeu et à faire la prise du sommeil à ses adversaires.

Mais mardi, ce sont les amateurs du Centre Bell qui ont dû trouver que l'odeur de la victoire sentait le chloroforme. Mais l'important, c'est que leurs favoris se sont dégourdis au bon moment pour régler la note.

De plus en plus proche

Que les Sabres se soient montrés incapables de marquer, ça, il fallait s'y attendre. Ils ont marqué 35 buts de moins que n'importe quelle autre équipe de la LNH. Des tire-pois.

Mais de l'autre côté, le Canadien n'a pas été en mesure de se donner un coussin en dépit de belles opportunités en avantage numérique. Oh! Certes c'est passé proche en quelques occasions, mais de tels résultats sont plus payants aux fers qu'au hockey.

Mais en deuxième période, entre autres, le trio de David Desharnais, Max Pacioretty et Thomas Vanek a fait des flammèches, et laissait croire que ce n'était qu'une question de temps.

Ça s'est concrétisé en troisième sur une superbe passe de Vanek à Pacioretty qui s'amenait en trombe à la droite du jeune gardien Matt Hackett.

Brière, qui était empêtré dans une séquence d'un but en 12 matchs, a non seulement secoué sa guigne, mais également celle de l'avantage numérique qui venait d'être blanchie en cinq occasions.

Le Canadein est désormais seul au deuxième rang de la section Atlantique et il voit, à neuf points sous lui, une quadruple égalité entre des formations convoitant le «wild card».

«On sait qu'on est sur une lancée et d'autres équipes sont en train de glisser, a dit Max Pacioretty. Ça nous aide à garder notre concentration. Et les entraîneurs veillaient au grain pour s'assurer qu'il n'y ait pas de relâchement à la suite du match de la veille...»

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Ils ont dit

> Max Pacioretty: «Peut-être que ça m'ôtera un peu de pression, mais j'entends jouer encore plusieurs saisons et compter beaucoup d'autres buts, alors celui-là n'a rien de différent des autres.»

> Thomas Vanek: «Matt Hackett a très bien joué, il nous a frustrés. Tout le temps que j'ai fait partie de l'organisation des Sabres, s'il y a eu une constance dans ses forces, c'est bien devant le filet. Et ça s'est vérifié ce soir.»

> Michel Therrien: «On tentait de créer des jeux là où il n'y en avait pas, et ça provoquait des revirements. On est revenus à la base à compter de la deuxième période, on s'est montrés disciplinés et patients avec la rondelle. Hackett a gardé son équipe dans le match, mais on n'a pas dévié de notre plan de match »

> Max Pacioretty: «Oui, on a obtenu plusieurs chances de marquer, mais je trouve que nous n'avons pas su exercer une pression suffisamment constante au cours de la partie. Nous n'avions pas nos jambes en début de match, mais c'est révélateur de cette équipe qu'elle ait réussi à les trouver en cours de rencontre.»

> Carey Price, sur la mêlée qui a marqué la toute fin de rencontre: «L'action se déroulait à six contre quatre, et tout ce que voulais, c'était en attraper un. Je n'avais pas l'intention de me battre avec qui que ce soit. Mais la première chose que j'ai sue, c'est qu'on s'est tous retrouvés par terre l'un par-dessus l'autre!»

> Max Pacioretty: «Je dois encore un peu m'habituer à (Vanek). Par deux fois, ce soir, il m'a bien alimenté en se montrant patient le long de la bande, attendant qu'un gars chargé de nous couvrir me délaisse et aille vers lui pour me refiler la rondelle. J'aimerais ravoir ces occasions, mais espérons que je saurai tirer parti de ces chances à l'avenir.»

> Daniel Brière: «On a eu plusieurs chances en première période, entre autres autour du filet. Mais on a souvent raté le filet, et ça, ça tue nos chances parce que l'adversaire reprend souvent le contrôle de la rondelle. Après la deuxième période, on s'est dit qu'il fallait atteindre le filet plus souvent et que de bonnes choses allaient arriver. C'est ce qui s'est produit en troisième.»