Il reste encore 11 matchs au calendrier du Canadien, mais tout porte à croire que la saison ne se terminera jamais trop vite au goût de Rene Bourque.

Malgré tout ce qui s'est dit sur son jeu parfois nonchalant, jamais, au cours de sa carrière, Bourque n'avait été laissé de côté par son entraîneur. Or, il vient d'être retranché cinq matchs de suite par Michel Therrien.

«On a beaucoup de profondeur en avant, a observé le patineur de Lac La Biche. Je ne faisais pas le travail et quelqu'un a pris ma place. On m'a envoyé un message, et c'est à moi d'être meilleur.»

Pour l'ailier de 32 ans, il n'y a pas de secret: c'est en marquant des buts qu'il pourra reprendre sa place dans la formation.

«Je dois me placer plus souvent en position de tirer», a noté Bourque, qui s'est contenté de 8 buts et 12 points en 53 matchs, cette saison.

«J'ai tendance à souvent aller dans les coins de patinoire, mais peut-être que je devrais laisser quelqu'un d'autre y aller de temps en temps de façon à me libérer et à obtenir une chance de tirer.»

Therrien a rencontré Bourque en début de semaine afin de sonder son état d'esprit et lui a fait savoir qu'il s'attendait à une nette amélioration de sa part.

«Nous n'avons pas parlé beaucoup, mais en fait, il n'a pas vraiment besoin de me parler pour que je comprenne ce qu'il pense», a lâché Bourque.

Lorsqu'on lui a demandé si la présente saison était la plus frustrante de sa carrière, il nous a répondu: «Je ne sais pas, je n'ai pas eu beaucoup de bonnes saisons depuis que je suis ici. Ç'a surtout été de la merde...»

Possible retour au jeu

Le jour même où il annonce avoir perdu l'un de ses guerriers préférés pour le reste de la saison, Michel Therrien jauge la possibilité de remettre dans la formation un joueur qui n'a cessé de le décevoir.

L'entraîneur-chef a toutefois précisé qu'il n'avait pas pris de décision pour ce soir, face aux Maple Leafs de Toronto.

«La prochaine fois qu'il va entrer dans l'alignement, on s'attendra à beaucoup plus d'intensité de sa part, a indiqué Therrien. Est-ce que ce sera [aujourd'hui] ou lors d'un prochain match? Je ne sais pas encore.»

À l'entraînement d'hier, Bourque patinait à la gauche d'Alex Galchenyuk et de Brian Gionta.

«J'attendais le moment qu'il soit transféré au centre, c'est sa position naturelle, a commenté Bourque. David [Desharnais] est très bon pour distribuer des rondelles au poste de centre et Alex peut faire le même genre de travail. Nous avons besoin d'un autre centre fabricant de jeu au sein de cette équipe. Or, il a les habiletés et les mains pour faire de très bonnes passes, alors j'espère qu'on obtiendra plus de chances de marquer.»

Quel avenir à Montréal?

Sans jamais demander formellement de transaction à Marc Bergevin, Bourque avait avisé la direction du Canadien avant la date limite des transactions qu'il ne voyait pas d'inconvénient à terminer la saison avec une autre équipe. Mais il est toujours à Montréal... avec son salaire de 3,3 millions et des perspectives d'emploi qui ne s'améliorent pas.

Les deux parties peuvent-elles envisager deux autres saisons comme celle-ci? Ou est-ce que Bergevin se résoudra à racheter le contrat de Bourque?

Le DG devra attendre de savoir à quel montant sera fixé le plafond salarial, la saison prochaine, et ce qui lui en aura coûté pour réembaucher certains de ses joueurs autonomes avec compensation. Mais s'il décide de suivre cette voie, il devra débourser 1,67 million par année pendant deux ans, puis 833 000$ pendant deux autres années, pour larguer Rene Bourque.