C'est le genre d'acquisition qui est censé changer le cours d'une saison. C'est le genre de joueur qui est censé, à lui seul ou presque, changer le visage d'une équipe.

Hier soir, les fans du Canadien ont enfin vu ce gars-là.

Ce gars-là, c'est bien sûr Thomas Vanek, acquis un peu en catastrophe le 5 mars, quand le Canadien l'a désigné comme le genre de sauveur qui peut changer les choses. Vanek aura eu besoin de six matchs avant de s'illustrer, mais hier soir, avec un certain Patrick qui patrouillait derrière l'autre banc, il a enfin eu l'air d'un gars qui est capable de changer les choses.

Que disait-on de Thomas Vanek, déjà ? On parlait de son lancer précis, de sa façon de s'imposer physiquement, de sa façon de foncer au filet et de provoquer des choses. C'est un peu tout ça qu'on a (enfin) vu cette fois-ci.

Si jamais l'Autrichien poursuit de cette manière, s'il devient ce joueur capable de changer régulièrement les choses, alors là, on pourra se mettre à parler d'une immense acquisition, surtout si le Canadien se met à veiller tard au mois d'avril ou au mois de mai. Ou, qui sait, en juin.

Il y a donc l'effet Vanek, mais il y a aussi l'effet Sénateurs. Parce que la spectaculaire victoire de samedi soir face au club d'Ottawa est en plein le genre de victoire qui peut virer une saison de bord, et du bon bord en plus. Depuis ce samedi, le Canadien a récolté un blanchissage, et a battu en l'Avalanche un club de premier plan qui n'avait que 3 défaites à ses 10 derniers matchs.

Après le match, Michel Therrien a parlé d'une victoire d'équipe. Ça peut ressembler à un cliché, mais c'est aussi la vérité. On l'a souvent dit, répétons-le une autre fois : le Canadien a besoin de tout son monde en même temps, et hier, c'est un peu ce que l'on a vu.

Imaginez un peu : Travis Moen s'est permis un but, et les deux autres filets du CH ont été l'affaire des autres gars du quatrième trio, soit Brandon Prust et Dale Weise, ce dernier dans un filet désert.

La recette gagnante du Canadien, c'est celle-là. Tout le monde dans la même direction, tout le monde qui marche au même rythme. Quand ça arrive, les résultats ressemblent à ce qu'on a vu hier soir.

Et si en plus Thomas Vanek se met à jouer plus souvent comme Thomas Vanek, on pourrait être surpris.

Ils ont dit

Patrick Roy

«Je ne m'étais pas fixé de scénario... Je suis très satisfait de la performance de mon équipe. Le Canadien a joué un bon match, il a bien travaillé du début à la fin. Le match aurait pu aller d'un bord comme de l'autre et ce sont souvent des détails qui peuvent faire une différence dans un match comme ça.»

Michel Therrien

«Notre quatrième trio a passé beaucoup de temps en zone offensive. J'ai amplement confiance en leur façon de jouer. Ils jouent de la bonne manière et ils sont bons défensivement.»

Travis Moen

au sujet de son 2e but de la saison

«Ce n'est pas passé proche d'être un but à la Denis Savard, mais Prust a fait un beau plongeon pour me remettre la rondelle. J'ai juste tenté une boucle pour m'offrir un tir et la rondelle s'est frayée un chemin dans le but.»

Michel Therrien

«L'Avalanche a deux trios qui représenteraient des premiers trios dans à peu près n'importe quelle équipe. Encore une fois, on a élevé notre jeu devant le défi. Notre avantage numérique a fait la différence en fin de match.»

Brandon Prust

«On savait que l'Avalanche allait sortir en force et tenter de gagner pour Patrick. Je suis content qu'on ait détruit leurs plans.»

- Propos recueillis par Marc Antoine Godin