La Presse a demandé à certains anciens joueurs au style physique ce qu'ils pensaient du recours collectif intenté contre la LNH. Le consensus est loin de régner. Voici quelques extraits de leurs réponses.

CHRIS NILAN, 56 ans, 688 matchs dans la LNH, estime avoir subi une seule commotion cérébrale, mais n'est pas certain.

«Pour les gars qui ont eu des commotions et qui ont joué quand même, qui aujourd'hui souffrent des effets à long terme, je n'ai pas de problème avec le recours collectif. Mais j'ai un problème avec les gars qui voient ça comme une occasion de faire de l'argent.»

«Je n'aime pas que des gars puissent y voir une façon de faire de l'argent sous prétexte qu'à l'époque, ils n'en faisaient pas beaucoup. Mais si ceux qui ont de véritables problèmes veulent prendre ce chemin, alors tant mieux.»

«Les gars qui vivent avec les séquelles des commotions cérébrales, je ne peux pas les blâmer d'intenter ce recours collectif. J'ai vu d'anciens joueurs de la NFL et c'est triste. Ils ne peuvent même plus parler en entrevue. Je n'en connais pas autant dans le hockey, mais peut-être qu'ils existent. Peut-être qu'ils souffrent en silence.»

GEORGES LARAQUE, 37 ans, 695 matchs dans la LNH, affirme n'avoir jamais subi de commotion cérébrale.

«Moi, même si j'avais eu des commotions dans ma carrière, je n'aurais pas poursuivi. On pratiquait un sport de contact. On connaissait les risques. Après, les boxeurs vont poursuivre? Les gars de l'UFC vont le faire? C'était aux gars à ne pas se battre, ils avaient juste à rester à l'école et à faire autre chose.»

«Si tu ne te doutais pas qu'après avoir reçu des coups sur la tête, tu aurais des séquelles, t'es épais. C'est une façon de faire de l'argent. La LNH nous encadre super bien. Si on avait des problèmes de boisson, de drogue, un docteur nous encadrait et on recevait un salaire. On n'était pas à plaindre, loin de là.»

Photo André Pichette, archives La Presse

Georges Laraque

ANDRÉ ROY, 39 ans, 515 matchs dans la LNH, a subi au moins une commotion, puis a «vu des étoiles» quelques autres fois.

«Jusqu'à présent, je ne suis pas si pire. Mon après-carrière va bien. J'aime ce que je fais à RDS. Mais des fois, je sens que j'ai des séquelles, par exemple quand je fais quelque chose de très physique. Ça m'est arrivé des fois le lendemain de me sentir ébranlé, la tête qui tourne un peu.»

«J'ai refusé de passer un scan du cerveau. Je me suis dit: tout d'un coup que le médecin m'annonce de mauvaises nouvelles, par exemple que je risque de souffrir d'Alzheimer dans quinze ans? Je vais passer les 15 prochaines années à penser juste à ça. J'aime mieux vivre heureux au jour le jour. On verra dans 30 ans.»

«Les gars qui ont intenté ce recours, je ne les juge pas. C'est leur choix. Je sais qu'aujourd'hui, il y en a qui ont de la misère à vivre au jour le jour. Je serais content pour eux si ça pouvait les aider à se remettre sur pied.»

Photo Mike Carlson, archives Reuters

André Roy