Sidney Crosby nous le disait la semaine dernière à Pittsburgh: s'il y a un seul coéquipier d'Équipe Canada qu'il a appris à découvrir aux Jeux de Sotchi et pour qui a monté dans son estime, c'est Drew Doughty.

«Ça fait du bien d'entendre ça venant de lui, a admis le défenseur-vedette des Kings de Los Angeles. Car je ne veux pas qu'on me considère juste comme un défenseur offensif; je veux pouvoir neutraliser les meilleurs attaquants adverses, être efficace en désavantage numérique et aider à protéger des avances en fin de match.»

Après avoir pris un peu tout le monde par surprise par sa performance aux Jeux de Vancouver en 2010, Doughty a récidivé à ceux de Sotchi, s'établissant comme un défenseur dominant pour le Canada. Il a entre autres mené son équipe avec quatre buts et six points en six rencontres.

«J'ai l'impression que ce que j'ai fait aux Jeux olympiques, je le fais à Los Angeles depuis des années maintenant», dit-il cependant en haussant les épaules.

C'est bien la preuve que nul n'est prophète en son pays: Doughty démontre qu'il fait partie de l'élite sur la scène internationale, mais le trophée Norris lui échappe encore dans la LNH.

«Étant donné que notre équipe ne marque pas beaucoup de buts et qu'elle s'assure d'être étanche en défense, c'est sûr que je n'aurai pas autant de points, précise l'arrière de 24 ans. Or, on dirait que, de nos jours, c'est le défenseur qui récolte le plus de points qui obtient ce trophée.

«Le Norris devrait célébrer le meilleur défenseur pour l'ensemble de son jeu. Qu'on ne se trompe pas, les défenseurs qui ont gagné dans les dernières années sont des joueurs complets. Mais des gars comme Shea Weber n'obtiennent pas autant de points et ne semblent pas reconnus pour cette raison-là.

«Pourtant, Weber est l'un des meilleurs défenseurs du circuit!»

À L.A... loin des projecteurs

Doughty parle en connaissance de cause en avançant cet argument-là puisqu'à sa deuxième saison dans la LNH - à l'époque où le style de jeu des Kings était plus offensif qu'aujourd'hui -, il avait inscrit 59 points et s'était retrouvé finaliste pour l'obtention du trophée Norris.

Ses statistiques offensives n'ont cessé de décliner. Pourtant, Doughty est aujourd'hui un défenseur plus complet qu'il ne l'était à 19 ans.

Le quart-arrière des Kings reconnaît qu'il aimerait remporter le trophée Norris un jour, mais que sa contribution à l'équipe est le seul facteur qu'il puisse contrôler.

«Je vais faire ce que j'ai à faire et jouer de mon mieux. Si mon travail est reconnu, tant mieux. Si je ne le suis pas, tant pis.»

Il n'y a pas de doute que si Doughty jouait dans un marché comme Toronto ou Montréal, ou à tout le moins s'il évoluait dans l'Association de l'Est, il s'assurerait la faveur d'un plus grand nombre de votants au sein de l'Association des chroniqueurs de hockey professionnel...