Francis Bouillon est bien reposé. Peut-être un peu trop à son goût.

Le défenseur de 38 ans se prépare à la reprise des activités dans la LNH avec l'espoir qu'il pourra jouer davantage dans la dernière ligne droite du calendrier qu'il ne l'a fait depuis le début de 2014. Bouillon n'a participé qu'à 4 des 14 derniers matchs du Canadien et il tente tant bien que mal de garder le moral.

«Ce n'est jamais évident quand on ne joue pas, a-t-il admis hier. C'est une fierté de jouer dans la Ligue nationale, surtout quand tu veux continuer à jouer encore une couple d'années. C'est parfois frustrant, mais j'ai toujours été un bon coéquipier et je garde une bonne communication avec l'organisation.»

Le teint basané par des vacances au soleil, Bouillon assure que sa fin de carrière ne lui est jamais venue à l'esprit durant le congé.

«Ce serait facile si le mot "retraite" me revenait dans la tête, mais je n'en suis tellement pas là, a-t-il indiqué. Si je me voyais ralentir physiquement et que je constatais que je n'ai plus rapport dans cette ligue-là, je serais assez honnête pour me le dire. Mais je ne vois pas de différence à 38 ans par rapport au rendement que j'offrais à 33 ans. C'est pour ça que je ne pense pas à ça.

«Ma game est pareille. Je n'ai jamais été un défenseur vedette, j'ai toujours été un gars de rôle et je crois que je fais quand même le travail. Lors du dernier match, ça faisait huit matchs que je n'avais pas joué, mais on m'a inséré dans l'alignement et c'est comme si je n'avais raté aucune partie.»

Les vraies réponses

Tout au long de sa carrière, Bouillon a pu voir en Michel Therrien un allié fidèle, un entraîneur qui croyait en lui et qui n'hésitait jamais à lui faire confiance. La décision est-elle plus difficile à accepter justement parce qu'elle vient d'un homme qui lui a toujours été loyal?

«Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on a une meilleure communication, répond Bouillon. Je peux aller m'asseoir dans son bureau et jaser avec lui. Mais je veux avoir l'heure juste. Je ne veux pas qu'on me conte de menteries et qu'on me dise "oui, oui, ça s'en vient"...

«Si l'équipe aime mieux un autre défenseur que moi, j'aime mieux qu'on me le dise et je vais vivre avec.»

Le choix de Therrien n'a rien de personnel, bien au contraire. C'est strictement une question de business.

«Si les dirigeants pensent que c'est préférable de faire jouer d'autres joueurs, c'est correct comme ça, je ne leur en veux pas, soutient le vétéran défenseur.

«Je dois accepter mon rôle. Je sais que je suis septième défenseur, mais je dois voir ça de façon positive: j'ai 38 ans, je suis encore ici et il n'y a pas grand monde qui peut en dire autant.»

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Therrien ne remettra pas Babcock en question

Si Michel Therrien était à la place de Mike Babcock, ferait-il davantage appel à P.K. Subban à Sotchi? «Je ne remettrai pas en question les décisions des entraîneurs là-bas, a répondu le pilote du Canadien. J'ai bien assez que mes décisions soient remises en question ici!»

Therrien a insisté pour dire combien il valorisait l'expérience internationale que vivent ses joueurs. Il ne lui reste qu'à espérer qu'aucun de ses joueurs-clés - que ce soit Subban, Price ou Pacioretty - ne se blesse d'ici la fin du tournoi. Car les Islanders de New York, eux, devront composer avec l'absence de l'as marqueur John Tavares pour le reste de la saison...

«Ça fait partie des risques du métier, a dit Therrien. La blessure à Tavares est de celles qu'on ne veut pas voir, mais ce qui est primordial pour nous, c'est que nos joueurs vivent à fond l'occasion de représenter leur pays... et qu'ils nous reviennent en santé.»

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Du jeu olympique... fermé

L'équipe canadienne a effectué de nombreux tirs depuis le début du tournoi olympique, mais elle n'a pas trouvé le fond du filet très souvent. Somme toute, à l'exception peut-être de la performance des États-Unis, le tournoi de Sotchi offre du jeu assez hermétique.

«Le jeu est beaucoup plus fermé que dans la LNH à cause de la taille de la patinoire, croit même Michel Therrien. Les équipes qui ont un peu moins de talent n'ouvrent pas le jeu et elles ont pratiquement une mentalité de désavantage numérique. Elles attendent une erreur de l'autre équipe pour profiter de leurs chances de marquer.»