À nos yeux de simples observateurs, ce qu'on a vu hier soir au Centre Bell est le genre de match qui ne se retrouvera jamais sur une compilation DVD. Mais aux yeux de l'entraîneur montréalais, ça ressemblait à quelque chose comme un match parfait.

«J'ai aimé la façon dont notre équipe s'est comportée», a résumé d'une seule phrase Michel Therrien après le dernier coup de sirène.

On l'a déjà écrit dans cet espace, mais faisons-le une fois de plus: pour avoir du succès, le Canadien doit être le club que l'on a vu hier soir. Un club prudent, fort sur le plan défensif, et patient aussi. Tant pis si c'est mauvais pour le spectacle.

Comprendre par là que l'équipe montréalaise n'a pas le talent pour rivaliser avec les formations de pointe et que ses chances de succès dépendent de son aptitude à limiter les chances de l'adversaire. Les 2-0 comme hier soir, c'est à la fois long et interminable, et peut-être même pire, mais ça donne aussi deux points au classement.

Pour ce Canadien-là, qui aura sans doute à se battre jusqu'à la fin pour une place en séries éliminatoires, les deux points, c'est pas mal tout ce qui compte. Au diable le style.

L'autre élément d'importance, c'est bien sûr le jeu du type qui est devant le filet, et hier soir, Carey Price a été solide. C'est vrai que l'attaque des Flames de Calgary n'a rien à voir avec celle des Penguins de Pittsburgh, comme on a très bien pu le constater. Tout de même, Price a dit non au moindre tir ennemi, et c'est ce qu'il faut retenir.

À l'image des Flames, le Canadien n'est pas non plus une puissance offensive, et Carey Price le sait très bien. Il sait aussi que son club n'a aucune chance de gagner, ou presque, quand il n'affiche pas sa forme des beaux jours devant le filet.

Le Canadien est maintenant à deux matchs de la pause olympique. Pour le moment, ce que l'on sait, c'est que ce club demeure fragile et imprévisible, capable du meilleur comme du pire.

En tout, des dépisteurs de 14 équipes de la LNH étaient présents hier soir au Centre Bell, ce qui alimentera bien sûr la machine à rumeurs. On devrait savoir très bientôt si Marc Bergevin va se contenter de ce qu'il a sous la main, se contenter de Dale Weise comme nouveau visage. Ou bien s'il va tenter quelque chose de plus spectaculaire.