Les Jets de Winnipeg ont remporté hier au Centre Bell une huitième victoire en 10 matchs depuis que Paul Maurice a remplacé Claude Noel derrière le banc.

Les Jets sont méconnaissables depuis ce changement. Ils sont plus responsables, leur jeu défensif a pris du mieux et la cohésion que Claude Noel a si longtemps cherchée semble être apparue comme par magie.

N'est-ce pas frustrant, d'une certaine façon, de voir des joueurs s'investir autant après avoir trouvé différentes façons de ne pas suivre les directives?

«Lorsqu'il y a un changement d'entraîneurs, il y a toujours une étincelle, et ce qu'on ne veut pas, c'est que cette étincelle-là meure trop rapidement», a répondu l'entraîneur adjoint Pascal Vincent, qui a survécu à la purge dont Noel et l'adjoint Perry Pearn ont été victimes à la mi-janvier.

«Mais il y a aussi eu des changements au plan de notre structure défensive, a ajouté Vincent. En arrivant, Paul a établi la façon dont il voulait qu'on joue au bout d'un certain temps, mais en commençant à l'appliquer le plus vite possible.

«On forme une équipe rapide, on est gros et on est l'une des équipes les plus jeunes. Ces trois éléments-là peuvent bien se combiner avec une bonne structure défensive.»

Séparer l'attaque et la défense

Maurice, qui a déjà dirigé les Hurricanes de la Caroline à deux reprises ainsi que les Maple Leafs de Toronto, était sans emploi depuis qu'il n'avait pas donné suite à son expérience dans la KHL.

Au terme d'une saison 2012-2013 passée avec le Metallurg de Magnitogorsk, l'homme de 47 ans est devenu analyste au réseau TSN. C'est là qu'il s'est mis à passer les Jets au peigne fin.

«Soyons honnête, un entraîneur sans emploi surveille de près les matchs d'environ cinq équipes, a-t-il indiqué. Si le téléphone sonne, ça risque d'être pour l'une de ces formations. Il faut donc être préparé.

«J'avais une bonne idée de quoi cette équipe était faite et des changements qui devaient être apportés.»

Maurice ne l'a pas formulé ainsi, mais il a décelé des tricheurs parmi ses futurs joueurs.

«Nous cherchions à attaquer même quand nous n'avions pas la rondelle, a-t-il dit. On se plaçait de façon à contre-attaquer efficacement s'il y avait un revirement. Il y a des soirs où ça paraissait bien, on marquait des buts et on se demandait pourquoi ce n'était pas comme ça tous les soirs. Mais en vérité, le jeu ne se joue pas comme ça.»

Maurice avoue ne rien connaître au football - il ne sait même pas quelles équipes s'affrontaient hier au Super Bowl - mais comme un entraîneur au football, il estime que l'attaque et la défense doivent être traitées séparément.

«Le défi n'est pas de devenir une meilleure équipe défensive. Tout le monde est capable de faire cela. Le défi, c'est de s'améliorer sans que l'attaque ne s'en ressente.

«On devait devenir meilleurs en défense, c'était impératif pour gagner des matchs. Mais on ne peut pas sacrifier notre attaque pour y arriver.»

Maurice est devenu entraîneur-chef dans la LNH à l'âge de 28 ans. Inutile de dire qu'il a accumulé beaucoup d'expérience depuis. Encore l'an dernier, celle qu'il a acquise dans la KHL l'a transformé.

«La moitié de l'équipe ne saisissait rien de ce que je disais, et par le biais d'un interprète, tout prend le double du temps, a-t-il rappelé. En étant incapable de faire du travail individuel avec eux, j'ai réalisé que je n'en avais pas fait suffisamment par le passé. Et c'est ce qui a été le plus déterminant de mon passage dans la KHL.»