L'embellie aura été de courte durée. Après avoir récolté deux gains d'affilée plus tôt cette semaine, le Tricolore a essuyé dimanche un revers de 2-1 aux mains des Jets de Winnipeg, concluant son week-end du Super Bowl avec un seul point sur une possibilité de quatre.

Le Tricolore a mieux travaillé face aux Jets qu'il ne l'avait fait la veille contre le Lightning de Tampa Bay. Mais cette fois, aucun but tardif ne lui a permis d'aller jusqu'en prolongation. Le CH a donc permis à l'entraîneur-chef Paul Maurice de savourer une huitième victoire en 10 matchs depuis qu'il a pris la barre des Jets.

> Le sommaire du match

Au terme d'une défaite, on a souvent entendu Michel Therrien dire que son équipe méritait un meilleur sort. Or, c'était véritablement le cas dimanche. Après avoir passé les 10 premières minutes de la rencontre empêtré dans sa zone, il a graduellement pris l'ascendant sur le match et s'est offert de nombreuses chances de marquer.

La conclusion était d'autant plus frustrante que le Canadien aurait voulu que les arbitres sévissent à l'endroit des Jets en fin de rencontre pour le traitement qu'ils ont réservé à Brendan Gallagher.

«Après avoir vu la séquence au cours de laquelle ils auraient pu décerner cinq infractions, c'est sûr qu'on va demander des explications, a indiqué Therrien. On aurait pu retirer notre gardien, attaquer à six-contre-quatre et se donner une autre chance de niveler la marque...»

Gallagher, qui a lui-même écopé de trois infractions mineures au cours du match, n'avait pas l'air dans les bonnes grâces des officiels.

«Il fait juste faire son travail», a plaidé l'entraîneur-chef.

Le jeune attaquant fulminait après la rencontre et c'est celui qui l'héberge, Josh Gorges, qui est venu répondre aux questions à sa place.

Une erreur et c'est fini

Ce n'est quand même pas la clémence des arbitres à l'endroit des Jets qui a fait la différence dans ce match. Regardons plutôt du côté de Carey Price dont la mauvaise sortie de filet en tout début de troisième période a permis à Andrew Ladd de lui subtiliser la rondelle et de la refiler à Michael Frolik.

Le Tchèque a profité d'une cage béante.

Price, déjoué plus tôt dans la rencontre par une boucle du défenseur Tobias Enstrom, s'en voulait après le match.

«C'est frustrant parce que je n'ai pas bien manipulé la rondelle et ça leur a donné une opportunité, a-t-il dit. C'est de ma faute.»

Le gardien de 26 ans a été fautif une fois, sinon deux, mais force est d'admettre que ses coéquipiers ne lui donnent aucune marge de manoeuvre.

Price n'a récolté qu'une victoire à ses sept derniers départs, mais il n'a reçu pour tout coussin que 10 buts durant cette séquence. Un soutien offensif de 1,43 but par match.

Même si les trois premiers trios ont chacun eu leurs moments menaçants, dimanche - en particulier celui que formait Lars Eller, Rene Bourque et Brandon Prust - seul Brian Gionta est parvenu à déjouer le gardien Al Montoya et à concrétiser les chances offertes au Tricolore.

«C'est difficile de gagner des matchs quand on ne marque qu'un but», a constaté Gorges.

Les Jets ont réussi à cadrer 35 lancers sur le filet de Price mais il a fallu que le Canadien en bloque 23 autres. Ç'a donc été une autre partie passablement occupée en territoire défensif.

Le Tricolore a d'ailleurs concédé 34 tirs ou plus dans chacun des cinq derniers matchs.

Rien n'est donc réglé aux deux extrémités de la patinoire.

Le Canadien a congé lundi et recevra mardi la visite des Flames de Calgary. Au milieu d'une saison difficile, les hommes de Bob Hartley viennent de se tricoter une séquence victorieuse de cinq matchs.

_____________________________________________________

Ils ont dit

> Michel Therrien: «On aimerait marquer plus de buts, c'est évident. Mais c'est la manière de jouer qui est importante, et je pense qu'aujourd'hui, les joueurs ont joué avec beaucoup d'énergie. On était intenses, on était souvent premiers sur la rondelle, on a attaqué le filet et assuré une présence devant le but et on a frappé deux poteaux.»

> Josh Gorges: «C'était assez évident que (les Jets) ne le laissaient pas sortir du territoire. Il a reçu un coup de poing à la tête venant de leur gardien, un défenseur l'a accroché et un joueur qui sortait du banc lui a donné un autre coup. Et d'après ce que je comprends, pendant tout ce temps-là, c'est Gallagher qui se faisait engueuler par l'arbitre.»

> Brian Gionta: «On doit prendre ce qui nous est donné et ne pas nous attarder aux pénalités qui sont décernées ou celles qui ne le sont pas. On doit continuer de jouer en dépit de tout cela. On fait du bon travail sur ce plan-là. Maintenant, il s'agit de trouver des façons de générer des victoires.»

> Lars Eller, dont le trio, même blanchi, a été le plus dangereux du CH: «On a entrepris le match du bon pied, et si on avait eu un ou deux rebonds chanceux, on aurait pu marquer. On a fait beaucoup de bonnes choses, mais nous n'avons pas obtenu le résultat espéré. (...) Pourvu qu'on crée des chances, c'est le signe qu'on fait quelque chose de bien. Éventuellement, les buts et les résultats vont venir.»

> Carey Price, au sujet des deux revers du week-end: «C'est difficile à prendre, mais nous venons d'affronter deux gardiens en grande forme. La chance n'a pas été de notre côté.»

> Paul Maurice, entraîneur-chef des Jets: «On fait des choses... amusantes avec la rondelle et à des moments qui sont étranges. Mais tout cela fait partie de notre courbe de progression. L'un de nos objectifs est de ne pas nous en remettre à des montées d'un bout à l'autre et de tenter des passes à travers sept gars lorsqu'il y a un coéquipier à dix pieds de nous. Mettez seulement la rondelle sur sa palette et soyez à l'aise avec ça.»

> Pascal Vincent, entraîneur adjoint des Jets, qui a craint pour son poste au moment du congédiement de Claude Noel: «Quand on reçoit un appel à 7h du matin et qu'on est convoqué à un meeting à 9h, on ne sait pas trop ce qui se passe. Je ne savais pas à quoi m'attendre, sinon que quelque chose allait se passer.»