Steven Stamkos est engagé dans une course contre la montre pour revenir au jeu à temps pour les Jeux olympiques de Sotchi. Mais à mesure que les jours s'égrènent jusqu'aux cérémonies d'ouverture, le grisant optimisme qu'inspirait son éventuelle participation fait place à beaucoup de prudence.

«Mon but est d'être prêt à temps pour les Jeux olympiques, mais le corps humain ne ment pas, a indiqué Stamkos au sortir de l'entraînement du Lightning, hier midi au Centre Bell. Je fais certains mouvements et je ressens de la douleur. Ça indique que je ne suis pas encore tout à fait prêt. Ça va de mieux en mieux, la douleur se résorbe et j'espère que l'inconfort pourra disparaître au cours des deux prochaines semaines.»

Selon l'entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper, on a tendance à penser Stamkos plus près d'un retour qu'il ne l'est en réalité.

«Si l'on se fie aux rapports médicaux, il est quand même bien avance sur les échéanciers qui avaient été prévus par les médecins, a toutefois noté Cooper. C'est ainsi qu'on devrait aborder la situation, et non de se demander s'il pourra participer aux Jeux. C'est déjà surhumain d'être là où il est aujourd'hui.

«Le fait qu'il puisse revenir avant les Jeux est incroyablement encourageant mais on se met en tête que ce n'est pas ce qui va se produire, a ajouté le pilote du Lightning. S'il revient pour le premier match suivant la pause olympique, contre Nashville, on va être pas mal excités.»

Stamkos s'est fracturé le tibia droit le 11 novembre dernier à Boston, compromettant du même coup sa saison et son rêve olympique.

«Ça a été difficile à accepter au début à cause du timing, admet l'attaquant-vedette. J'en ai appris beaucoup à propos de moi-même. On a tous des moments d'adversité au cours de notre carrière et c'en est assurément un pour moi.»

Éliminer l'hésitation

Stamkos assure qu'il n'est pas moins optimiste qu'il ne l'était il y a un mois. Il espère encore disputer un match avant les Jeux olympiques - pas tant pour retrouver sa condition physique ou son synchronisme que pour affronter les petites situations de match qui vont l'embêter lors de ses premières présences. Les collisions avec l'adversaire, les chutes ou les batailles le long de la bande sont autant d'événements qu'il devra traverser avant que ses instincts ne reprennent le dessus.

En ce sens, l'entraînement d'hier constitue un progrès intéressant, car le marqueur de 23 ans n'avait pas été confronté à autant de contacts depuis son retour sur patins.

«C'est difficile mentalement d'aller dans les coins et d'être un peu hésitant, a-t-il confié. Je ne veux pas de cela. Alors je tente de passer par-dessus cette crainte à mesure que je progresse.»

Stamkos a subi ses derniers tests aux rayons X il y a deux semaines et les résultats, comme lors des examens précédents, ont été excessivement positifs. Mais ça ne veut pas dire pour autant que le franc-tireur soit à 100%.

«Les gars trouvent que j'ai l'air à l'aise sur la glace, mais je ne me sens pas au niveau où je veux être pour participer à un match», a-t-il précisé.

Tout est organisé en fonction du fait que Stamkos mettra bel et bien le cap sur Sotchi. D'ici là, il ne peut plus rien faire d'autre que de voir ce que chaque nouvelle journée va lui apporter.

«Je serais déçu de ne pas y aller mais, quoi qu'il arrive, je pourrai me regarder dans le miroir et me dire que j'ai fait tout ce que j'ai pu pour me donner une chance d'être prêt.»

S'il s'avère incapable d'aider Équipe Canada, le DG se tournera vers des joueurs comme James Neal, Eric Staal, Claude Giroux ou encore Martin St-Louis.