À n'en point douter, le Canadien vit sa pire crise depuis le début de la saison 2013-2014.

Depuis le début du mois de janvier, en fait, les résultats sont assez affreux: quatre victoires (dont deux acquises en prolongation), six défaites et une autre défaite en prolongation. Pire, le Canadien a accordé au moins quatre buts à chacun de ses six derniers matchs.

La semaine dernière, rappelons-le, a été particulièrement difficile: trois matchs et trois défaites sans appel, incluant une claque de 5-0 au Centre Bell, samedi soir, contre des Capitals de Washington qui avaient perdu à leurs sept dernières sorties.

C'est ce climat plutôt tendu qui a mené à une longue réunion d'équipe après la défaite de samedi soir, et qui a poussé le directeur général Marc Bergevin à exiger des 20 joueurs qu'ils restent à leurs casiers pour affronter les questions des médias.

«Les Capitals nous ont écrasés, et c'est ça qui arrive quand une équipe manque de confiance», a résumé l'attaquant Daniel Brière.

Évidemment, les récentes performances du club ne vont pas aider Michel Therrien, qui, pour la première fois depuis son retour à la barre du Canadien, doit composer avec des rumeurs de congédiement, injustes ou pas.

L'entraîneur du Canadien a certes eu des accrochages avec certains joueurs depuis le début de la saison - dont Brière et P.K. Subban lors d'un certain soir à Philadelphie - , mais après le match de samedi soir, plusieurs joueurs dans le vestiaire montréalais ont tenu à appuyer publiquement l'entraîneur.

«Si on le voulait, on pourrait dire que ce qui nous arrive est la faute d'un peu tout le monde, a expliqué le défenseur P.K. Subban. On pourrait dire que c'est la faute de l'entraîneur, que c'est la faute du directeur général de l'équipe, la faute des médias... Mais la vérité, c'est qu'on doit tous se regarder un peu dans le miroir. Tout le monde ici doit se mettre à mieux jouer, moi le premier.»

Dans le même bateau

Le gardien Carey Price en a lui aussi profité pour appuyer l'homme qui se tient derrière le banc.

«Nous devons être derrière lui, a-t-il répondu. Tout le monde est dans le même bateau présentement. Nous devons tous jouer du hockey pas mal plus inspiré que ça. Nous nous sommes parlé, et je ne vais pas répéter ce qu'on a dit, mais je dirais qu'on a parlé d'un certain sentiment d'urgence... C'est probablement la meilleure façon de décrire les choses présentement.»

Therrien, quant à lui, a répété que les récents résultats de son club ne sont pas source d'inquiétude à ses yeux.

«Comment on réagit suite à ça, c'est ça qui est important, a dit le pilote montréalais. Une réunion de joueurs comme celle-là (samedi soir), ça prouve que les gars veulent régler des choses, et j'ai confiance en ce groupe-là. Il n'y a rien de bon à retenir (du match de samedi soir), et il faut passer au suivant.»

Reste à voir si Therrien aura le luxe du temps pour remettre son club sur les rails. Samedi soir, c'est «la direction», selon ses propres mots, qui a insisté pour que tous les joueurs aient à répondre aux médias, ce qui est certes un bon signe pour lui. De toute évidence, cette direction estime - pour le moment du moins - que ce sont les joueurs qui ont à répondre pour les récentes défaites humiliantes du club.

Pendant ce temps, les rumeurs de transaction ne veulent pas cesser, mais il faut se demander si le DG Marc Bergevin a vraiment les éléments en main afin de compléter le genre de transaction-choc qui permettrait d'améliorer grandement son équipe à court terme.

La semaine qui s'amorce en est une de trois matchs: contre les Hurricanes de la Caroline demain soir au Centre Bell, contre les Bruins à Boston jeudi soir, puis contre le Lightning de Tampa samedi après-midi au Centre Bell.

Ça ne manquera pas de piquant.