Jason Spezza est l'attaquant le plus prolifique des Sénateurs d'Ottawa. Il est même devenu capitaine de cette équipe à la suite du départ de Daniel Alfredsson. Pourtant, c'est flanqué de Colin Greening et de Mark Stone qu'il a entrepris le match d'hier face au Canadien. Pas exactement des attaquants d'élite.

Les meilleurs ailiers offensifs de l'équipe jouent présentement au sein d'autres unités. Le trio formé de Kyle Turris, Bobby Ryan et Clarke MacArthur fait flèche de tout bois tandis que Milan Michalek, qui connaît lui aussi une saison difficile, joue désormais avec les jeunes Mika Zibanejad et Cory Conacher.

Drôle de situation pour Spezza, donc. Il voit son équipe gagner - les Sénateurs ont remporté les quatre matchs qu'il a ratés durant le temps des Fêtes - alors que l'équipe s'en remet de moins en moins à lui.

«Si (le trio MacArthur-Turris-Ryan) peut produire en restant ensemble et que l'adversaire met son meilleur duo défensif ou son trio défensif contre moi, ça va libérer ces gars-là d'autant plus et ce sera bon pour l'équipe, plaide Spezza. Et vice-versa si l'adversaire nous couvre autrement.

«Ça nous procure une profondeur qu'on n'avait pas nécessairement par le passé.»

Plus tôt cette saison, le leadership de l'équipe avait été mis en doute par l'entraîneur-chef Paul MacLean. Spezza avait bien sûr été interpellé. Si les choses se sont replacées pour un peu tout le monde, Spezza peine à trouver son rythme. Les blessures ne l'ont pas aidé en 2013, mais il ne peut certainement pas pavaner avec ses 12 buts et 31 points et son différentiel de -15 en 42 matchs.

«Si l'on éprouve des difficultés à un moment ou l'autre en attaque, c'est vers moi qu'on se tourne pour repartir la machine, dit-il. Ça a toujours été comme ça ici et ça va continuer de l'être.»

Un nouveau premier trio

Le train des Sénateurs s'est remis sur les rails grâce au redressement de l'unité défensive. Mais à l'attaque, l'émergence du trio formé de Turris, MacArthur et Ryan a été d'un grand secours.

La chimie entre Turris et MacArthur ne fait aucun doute.

«Je ne sais pas pourquoi on a instantanément développé cette chimie, raconte MacArthur, un ancien des Sabres de Buffalo et des Maple Leafs de Toronto. Kyle est tellement un bon passeur, je peux rester près de la bande et utiliser ma vitesse et il va toujours me trouver.»

Ryan, lui, s'est amené des Ducks d'Anaheim afin de calmer la grogne suscitée par le départ de Daniel Alfredsson.

«Il est tellement bon, s'exclame Turris. Je ne crois pas que Bobby reçoive tout le mérite qui lui revient pour son jeu défensif. Mais c'est aussi un marqueur naturel qui lit très bien le jeu et qui déplace la rondelle efficacement. De plus, ce que les gens ne réalisent pas, c'est à quel point, il est gros. Son physique.»

Quant à Turris, il est comme un poisson dans l'eau dans l'environnement des Sénateurs.

On se souviendra qu'il avait fait la grève alors qu'il faisait partie de l'organisation des Coyotes de Phoenix et qu'il était pressé de sortir de là.

«J'espère que les gens ne me définissent pas en tant que personne à cause de ça, a indiqué Turris. C'était une situation excessivement difficile pour tout le monde.

«J'ai demandé à être échangé mais les Coyotes ne voulaient pas. C'est la raison pour laquelle ça a traîné aussi longtemps. Mais je ne changerais pour rien au monde ce qui m'a amené à Ottawa.»

Turris s'inspire de Plekanec

Les séries éliminatoires du printemps dernier ont permis à Turris de démontrer quel genre de joueur il pouvait être dans les matchs cruciaux. Face au Canadien, il a souvent été confronté à Tomas Plekanec, un joueur avec lequel il entretient désormais une certaine rivalité.

«C'est un très bon joueur de centre, a commenté Turris à propos du centre du Canadien. J'ai d'ailleurs essayé de lui emprunter certaines techniques au cercle de mises en jeu. Je le respecte beaucoup. Il est très habile offensivement et il est aussi solide en défensive en plus d'être une menace en infériorité numérique.

«J'adore être confronté à lui lors d'un match car j'en apprends beaucoup.»