Ceux qui seront au Centre Bell ce soir devraient songer à prendre quelques photos. Parce que ce sera peut-être la dernière fois qu'on verra Martin Brodeur devant un filet dans la maison du Canadien.

Brodeur demeure vague quant à son futur immédiat, mais en attendant, son entraîneur Peter DeBoer a choisi de lui confier le filet de son équipe, ce soir contre le Canadien.

«C'est bien qu'il joue ici, il n'y a pas vraiment un autre scénario qui avait été envisagé, a expliqué DeBoer au Centre Bell ce matin. C'était automatique. Mais Martin veut jouer, et je ne suis pas sûr qu'il va faire des pirouettes parce qu'il va avoir un premier départ en quatre matchs...»

C'est exact, Brodeur n'a pas joué depuis le 7 janvier, Cory Schneider obtenant le départ lors des trois derniers matchs des Devils. On peut présumer que cette situation ne fait pas trop l'affaire du gardien québécois, pas habitué à avoir à partager le filet, de manière presque égale, avec un autre.

Brodeur n'a pas jasé de tout ça après l'entraînement du matin au Centre Bell, lui qui, depuis peu, préfère garder le silence les jours de matchs.

«Ce n'est pas une situation si difficile, parce que les deux gardiens sont des professionnels, a ajouté Peter DeBoer. Mais ce n'est toutefois pas si facile pour eux. De mon côté, je ne me plains pas, parce que je peux miser sur deux gardiens de premier plan.»

Pour l'heure, il semble que la formation du New Jersey doit composer avec des problèmes un peu plus gênants que la question des gardiens, à commencer par ce manque criant de production offensive. Les Devils n'ont que 108 buts au compteur; dans l'Est, seuls les pauvres Sabres de Buffalo et Panthers de la Floride ont marqué moins de buts.

«Nous tentons de lancer plus souvent, a expliqué l'entraîneur des Devils. Il faut marquer plus de buts à cinq contre cinq. Nous obtenons des occasions de marquer, et nous devons trouver une façon de compléter ces jeux-là.»

Un point positif parmi les attaquants des Devils, tout de même: le rendement étonnant du vétéran Jaromir Jagr qui, à 41 ans, est le meilleur marqueur de son club.

«Je ne me suis jamais vu comme un marqueur de buts, a expliqué le joueur tchèque ce matin. Je ne tente pas de tirer au filet avant tout; j'essaie de provoquer des occasions de marquer.»

Malgré ses 36 points en 47 matchs cette saison, Jagr n'a que deux points à ses sept derniers matchs, et on le sent un peu agacé par cette situation.

«Nous ne sommes pas comme les Blackhawks de Chicago, qui peuvent mener 5-0 après deux périodes et qui peuvent ensuite facilement fermer les livres, a-t-il ajouté. Nous, c'est une histoire bien différente...»

Photo André Pichette, La Presse

Jaromir Jagr