Pour la première fois de la saison, samedi soir, le Tricolore s'était placé en position de remporter un match après avoir effacé un déficit de deux buts après 40 minutes de jeu. En une seule occasion cette année a-t-il gagné après avoir tiré de l'arrière après deux périodes. Ça s'est passé lors de son explosion de trois buts en troisième période face aux Coyotes de Phoenix, le 17 décembre, dans un gain de 3-1.

C'est d'ailleurs durant ce match face aux Coyotes que Michel Therrien avait décidé de séparer P.K. Subban et Andrei Markov. Ces deux-là avaient formé l'un des meilleurs duos de la LNH en première moitié de calendrier, mais, afin de rééquilibrer la relance de l'attaque, le Canadien avait jugé bon de les séparer.

Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais la brigade défensive connaît des difficultés depuis ce jour-là.

Dans les 33 matchs où Subban et Markov ont joué ensemble, le Tricolore a accordé trois buts ou plus en seulement neuf occasions. Or, dans les sept rencontres que le CH a disputées avec des duos défensifs remodelés, il a cédé trois buts ou plus à l'adversaire en six occasions.

Si Carey Price n'est pas au sommet de son art - comme ce fut le cas en Caroline, à Dallas et en première période du match de samedi face aux Sénateurs d'Ottawa -, le résultat s'en ressent. Le gardien de 26 ans ne rattrappera pas toutes les bourdes et revirements commis devant lui.

«En tant qu'équipe, nous nourrissons l'attaque adverse, nous lui permettons trop facilement de générer de l'offensive, a reconnu Douglas Murray. Nous avons plusieurs choses à corriger.

«Nous avons donné trois buts ou plus dans six de nos sept derniers matchs et malgré cela, nous avons eu de très bonnes performances devant le filet lors de ces matchs. Ça aurait pu être bien pire. On a du ménage à faire.»

Subban, Markov... puis les autres

Lors des sept derniers matchs, le Tricolore a donné en moyenne 3,71 buts par rencontre alors que dans les 36 premiers affrontements au calendrier, il accordait en moyenne 2,03 buts par match.

Séparer les deux arrières qui prenaient la part du lion et qui se chargeaient des missions les plus délicates devait permettre à Michel Therrien de répartir les forces et de diversifier le talent à la ligne bleue.

Mais le problème n'est pas Subban et Markov; c'est le reste.

Ennuyé par une blessure au pied, Josh Gorges n'a pas son efficacité d'antan. On l'a encore vu face aux Sénateurs samedi.

Même s'il a joué du bon hockey récemment, Francis Bouillon arrivera difficilement à persuader Michel Therrien qu'il est davantage qu'un sixième défenseur à ce stade-ci de sa carrière. Le hic, c'est que le Tricolore a déjà un autre sixième défenseur en Douglas Murray.

Et puis, il y a Alexei Emelin dont les difficultés ont incité Therrien à le retrancher pour le premier match de 2014, le 2 janvier à Dallas. Employé à droite, son réflexe de retourner patrouiller le côté gauche le rend vulnérable. Et s'il a joué face aux Sénateurs avec la robustesse espérée - il a distribué huit mises en échec -, Emelin doit quand même éviter de se mettre hors position pour arriver à ses fins.

Reste Raphael Diaz, qui selon Therrien a été «victime du nombre» au moment d'être laissé de côté samedi. Même si Diaz est l'un des deux seuls droitiers naturels en défense et que son absence face aux Sénateurs a réuni Bouillon et Gorges sur la deuxième unité d'avantage numérique.

Le Suisse a l'air d'évoluer dans un «no man's land» depuis quelque temps et les intentions de l'équipe à son égard n'ont pas l'air claires.

Bref, pour l'instant en défensive, il y a Subban, il y a Markov... et il y a les autres.