Le Canadien affronte ce soir une équipe qui, malgré l'absence du franc-tireur Steven Stamkos, continue d'accumuler les victoires. Avant la pause de Noël, le Lightning de Tampa Bay venait d'aligner cinq victoires.

«Je suis content qu'on ait pu se reposer, mais à quelque part, on aimerait ne pas avoir à briser cet élan», a indiqué leur entraîneur-chef Jon Cooper.

Pour tenter de freiner l'élan du Lightning, Michel Therrien apportera deux changements à sa formation. En attaque, Ryan White reprendra son poste au centre du quatrième trio et c'est Michaël Bournival qui écopera.

À la ligne bleue, en dépit de ce qu'on a vu à l'entraînement, Rapahel Diaz demeurera dans l'alignement et c'est Douglas Murray qui sera laissé de côté.

«Bournival a beaucoup surpris au camp d'entraînement, où il jouait des septièmes matchs de la Coupe Stanley à tous les soirs, a illustré Therrien. Or, le tempo de la ligue a augmenté, ce qui est tout à fait normal, et de s'y ajuster fait partie de son apprentissage au cours d'une saison recrue.

«Si on l'emploie sporadiquement, ce n'est pas nécessairement mauvais pour son développement.»

Il est hors de question, selon Therrien, que Bournival soit cédé aux Bulldogs de Hamilton.

Par ailleurs, Daniel Brière a été greffé sur un trio complété par Lars Eller et Alex Galchenyuk. Therrien, qui a eu un long entretien avec Eller durant l'entraînement matinal, avait un message limpide à livrer au centre danois.

«S'il éprouve des difficultés offensivement, ce n'est par un manque de vouloir, a soutenu l'entraîneur-chef. Un jeune qui a des ennuis va chercher parfois à faire de gros jeux. Or, le message est simple : c'est d'accepter ce que les autres vont te donner et de ne pas forcer le jeu inutilement. Car plus le joueur force le jeu, plus il peut se mettre dans le trouble.»

Redoutables sans Stamkos

Après que Steven Stamkos se soit fracturé le tibia, le 11 novembre dernier, peu de gens croyaient aux chances du Lightning de maintenir leur niveau de jeu du début de la saison.

Pourtant, il se maintient au troisième rang de l'Association Est et affiche un dossier de 11-6-3 depuis la perte de sa super-vedette.

«Stammer s'est blessé et on a connu par la suite deux matchs d'exaltante panique qui nous a fait jouer au-delà de nos capacités, a raconté Jon Cooper. Mais la réalité nous a rattrapés et tout le monde a piqué du nez - incluant Martin St-Louis. Il venait de perdre son partenaire de trio des quatre dernières années et il a dû se réinventer.

«Or, depuis dix matchs, Marty nous mène comme un vrai champion. Nous étions par terre, quelqu'un devait nous relever, et c'est ce que font les grands capitaines.»

St-Louis a récolté neuf buts et 20 points à ses 20 derniers matchs et il ne ralentit pas. Mais le vétéran de 38 ans, invité à expliquer les succès de son équipe, préfère pointer en direction du gardien Ben Bishop.

«Quand on fait de petites erreurs, notre gardien est là, indique St-Louis. Il ne faut pas regarder trop loin pour expliquer nos succès, c'est de là que ça part.

«Je savais qu'il était bon, mais il n'avait pas eu la chance d'être numéro un. Il essayait de mériter ce poste-là et il l'a fait. Maintenant, c'est de voir ce que tu fais une fois que tu l'as mérité. C'est beau d'être numéro un pendant une semaine, mais de l'être pendant une saison c'est une autre chose. C'est beaucoup plus de pression.

«Or, son attitude se reflète dans son jeu. Il a une bonne tête sur les épaules et c'est un bon gars d'équipe.»

Selon l'entraîneur des gardiens du Lightning, Frantz Jean, les performances de Bishop forcent la main de l'équipe américaine en vue des Jeux olympiques de Sotchi.

«C'est un no brainer à mon avis, estime l'entraîneur québécois. Quand on regarde la qualité de son travail et l'impact qu'il a eu sur notre équipe par rapport à celui des autres gardiens pour leur équipe respective, je suis certain qu'il est au coeur des discussions.»

Une formule éprouvée

Le Lightning est depuis des années une machine offensive bien huilée, mais lors des dernières saisons, c'était aussi l'une des équipes qui accordait le plus de buts.

Bishop a certes contribué à resserrer la défensive, mais le système implanté par Jon Cooper est également suivi à la lettre par ses hommes. C'est un système avec lequel Cooper a gagné dans la USHL puis dans la Ligue américaine.

«Bishop a gagné des matchs à lui seul après la perte de Stamkos mais depuis quelque temps, même s'il est solide, ce n'est pas uniquement à cause de lui qu'on gagne des matchs, note le défenseur Jean-Philippe Côté. Nos attaquants se replient et leur distance avec les défenseurs est bien meilleure.

«Il faut dire que c'est en grande partie la même gang que celle qui a gagné dans la Ligue américaine il y a deux ans.»

En effet, le Lightning alignera ce soir face au Tricolore sept joueurs qui ont joué sous les ordres de Cooper dans la Ligue américaine. Outre Côté, on note les attaquants Ondrej Palat, Richard Panik, Tyler Johnson et Alex Killorn ainsi que les défenseurs Radko Gudas et Mark Barberio.