Le 9 février dernier, les Maple Leafs de Toronto s'étaient emmenés au Centre Bell et s'étaient payé la traite en déclassant le Canadien 6-0. La honte.

Les hommes de Michel Therrien n'avaient cependant pas courbé l'échine lors des matchs suivants, au contraire. Ils avaient ensuite connu une séquence irrésistible au cours de laquelle ils n'avaient subi qu'un revers en temps règlementaire en 17 rencontres (13-1-3).

C'est un peu le même principe que le Tricolore compte reprendre après avoir subi une défaite 6-0, mardi, aux mains des Kings de Los Angeles.

«Ça va arriver parfois qu'on reçoive une claque au visage, a convenu Lars Eller. C'est arrivé aussi l'an dernier et l'important, ce sera notre façon de répondre.»

Le message est double dans une situation comme celle-ci, et en apparence contradictoire : les joueurs doivent apprendre la leçon du match de mardi... mais en même temps l'oublier.

Qu'ont-ils donc appris?

«Je ne me souviens pas de la dernière fois qu'on ait entamé la deuxième période en retard par deux buts, a répondu Brandon Prust à ce sujet. C'était un bon test pour nous et on s'est un peu écrasé. On ne peut pas faire ça. Il faut apprendre à ne pas lâcher et continuer à travailler malgré tout.»

Et comment oublier? En s'assurant que la bonne humeur revienne autour de l'équipe et que les joueurs ne laissent pas un seul match contaminer l'atmosphère et défaire ce qui a patiemment été construit depuis le début du calendrier.

« C'est plus facile de tourner la page parce qu'on était dans une bonne passe, a expliqué Daniel Brière. On se dit que des fois, ça arrive. Si l'on repart sur une même lancée, je prendrais 19 points sur une possibilité de 20 au prix d'une bonne tape sur les fesses.

«L'espoir est de retourner à notre meilleur niveau, a-t-il ajouté. Dernièrement, on ne jouait pas si bien que ça. Au New Jersey on a donné des buts en fin de rencontre et ce n'était pas notre meilleur match. Contre Buffalo non plus. On a développé des mauvaises habitudes au cours des dernières rencontres et mardi on en a payé le prix.

«Mais parfois, c'est ce que ça prend pour te remettre sur le droit chemin.»

«On s'attend à plus de Brière»

Brière n'a que 10 points en 22 matchs jusqu'ici et l'ensemble de son jeu commence à tester la patience de son entraîneur-chef. Ce dernier a réduit le temps de glace du vétéran à 10:19 au cours des cinq derniers matchs.

«On s'attend à plus de Daniel, définitivement», a fait savoir Michel Therrien.

L'attaquant québécois jouera demain soir son premier match à Philadelphie depuis qu'il ne porte plus l'uniforme des Flyers. Therrien espère que ces circonstances favoriseront un certain déblocage.

«C'est sûr que ça va être une journée spéciale pour Daniel, a-t-il convenu. L'émotion va entrer en ligne compte. Il va sûrement vouloir faire regretter à l'organisation des Flyers sa décision de l'avoir racheté et de l'avoir placé dans cette situation-là. Ce sera à lui de prouver que c'était une erreur.»

Dans l'immédiat, Brière voudra peut-être démontrer aux Flyers que c'était une erreur de le racheter. Mais dans l'ensemble, il doit aussi faire la preuve que ce n'était pas une erreur de Marc Bergevin de lui consentir un contrat de deux ans à hauteur de quatre millions par année...

«J'ai déjà joué un match contre les Flyers, a rappelé Brière à propos du prochain rendez-vous. Le premier étant souvent le plus difficile, j'étais content de le jouer à Montréal. Je suis surtout content de pouvoir jouer le match de jeudi devant la famille, devant les enfants et plusieurs amis.

«C'est sûr que la motivation va être facile à trouver.»

C'est évident que les choses ne se passent pas comme prévu pour Brière depuis son arrivée à Montréal. Son impact en avantage numérique a été limité et Michel Therrien semble avoir de la difficulté à lui trouver une place et un rôle qu'il peut remplir avec succès.

Brière ne file pas le parfait bonheur non plus, mais il se garde bien de faire des vagues. Exception faite de la dégelée subie aux mains des Kings de Los Angeles, mardi, l'équipe va très bien et il ne veut pas attirer l'attention. Il se contente donc de dire les bonnes choses.