C'était la saison de vérité pour Carey Price. La vérité, après 30 matchs du Canadien, c'est que Price connaît toute une saison.

Le défenseur Josh Gorges estime que le gardien joue actuellement le meilleur hockey de sa carrière.

«Oui, possiblement», répond celui qui a toujours été le plus grand allié de Price au sein de l'équipe.

C'est à peu près temps, diront ses éternels détracteurs. Peu importe, Price finira bien par les faire taire s'il continue de la sorte. En attendant, on peut se demander s'il a finalement atteint, à sa septième saison dans la LNH, le niveau de maturité qui lui permet d'être à la hauteur de sa réputation? Gorges n'en doute pas.

«Au cours des dernières années, plusieurs personnes l'ont cloué au pilori. Elles disaient toutes sortes de choses méchantes à son endroit, qu'il n'était pas bon, et j'en passe, rappelle-t-il. Ça prend du temps parfois avant d'acquérir de la maturité. Les gens doivent vivre des expériences et apprendre. De passer au travers de ces moments difficiles vous préparent à de jours meilleurs, comme ceux qu'il connaît cette saison.

«La façon dont il se comporte cette saison, son attitude devant le but et sa capacité de rester en contrôle dans les situations corsées, tout ça est formidable», souligne Gorges.

Nettement plus combatif et agile devant le but, Price a cédé deux buts ou moins à ses neuf derniers matchs, depuis le 10 novembre. Au cours de cette fructueuse séquence, il montre une fiche de 7-1-1, une moyenne de buts accordés de 1,56 et un taux d'efficacité tirs-arrêts de 95,1 pour cent.

Pour la saison, il vient au sixième rang chez les gardiens en ce qui a trait à la moyenne (1,95) et en deuxième place quant au taux d'efficacité (93,8%), derrière le jeune Ben Scrivens, des Kings de Los Angeles, qui a oeuvré dans la moitié moins de matchs que lui.

Des cinq gardiens les plus occupés de la ligue, Price est celui qui présente la meilleure moyenne. Josh Harding, du Wild du Minnesota, fait grandement parler de lui, avec sa moyenne microscopique de 1,56. Sans lui enlever de mérite, Harding a eu à effectuer 206 arrêts de moins que Price jusqu'à maintenant (476 comparativement à 682). Harding pointe au 22e rang, à ce chapitre.

De meilleures habitudes

«Je ne peux pas m'attribuer tout le mérite, répond Price, en repoussant les remarques élogieuses avec la même contenance que les tirs frappés de Zdeno Chara. Je dois une partie de mes succès à mes coéquipiers qui se défoncent devant moi. Ils sont engagés à bien jouer défensivement et ils paient le prix.»

L'athlète amérindien âgé de 26 ans, natif d'Anahim Lake, en Colombie-Britannique, admet avoir de meilleures habitudes de travail à l'entraînement.

«Le principal aspect pour ce qui est de la maturité, cette saison, c'est que je suis animé du même état d'esprit à tous les jours. Je me concentre sur le match suivant et je ne me contente jamais de ce que j'ai fait la veille.»

L'influence positive et les méthodes du nouvel entraîneur des gardiens, Stéphane Waite, ne peuvent être passées sous silence.

Price a également une motivation additionnelle: celle de mériter un poste au sein de l'équipe canadienne olympique.

Cela dit, le Tricolore s'en remet un peu trop au brio de ses gardiens dernièrement. Même le réserviste Peter Budaj est très solide, avec un dossier cette saison de 5-1-1, une moyenne de 1,80 et un taux de 93,4%.

L'entraîneur Michel Therrien affirme que l'équipe joue avec énormément de confiance, en raison des bonnes performances des gardiens.

On disait, avant la saison, que le Canadien irait aussi loin que l'emmenerait Price. La saison est encore bien jeune, mais l'équipe trône au sommet de la section Atlantique. Comme c'était le cas après 30 matchs de la saison écourtée, au début de l'année.

Ultimement, on jugera de la valeur réelle de Price en séries éliminatoires, si le CH y accède... ou peut-être même avant, à Sotchi, en février.