Michel Therrien a avancé, lundi soir, que les volets stratégique et émotif comptent à parts égales dans les succès d'une équipe. Comme le 50% stratégique se porte à merveille chez le Canadien, l'entraîneur voit à ce que l'aspect «passion-émotion» demeure à son plus haut niveau.

Ainsi, au lendemain de la sixième victoire en sept matchs de l'équipe, Therrien a accordé à ses joueurs une deuxième journée de congé en trois jours. Seulement huit d'entre eux ont sauté sur la patinoire à Brossard, avant le départ du groupe vers Newark, au New Jersey. Le Tchèque Tomas Plekanec était du nombre. Brandon Prust, George Parros, Francis Bouillon, Douglas Murray et Peter Budaj ainsi que les jeunes Ryan White et Michaël Bournival se sont aussi déliés les muscles sous la supervision de l'entraîneur-adjoint Clément Jodoin.

Le vétéran attaquant Daniel Brière était absent, même s'il a été le deuxième joueur le moins utilisé la veille (7:45), après Bournival (6:50). Prust (8:26) est le seul autre joueur de l'équipe qui a eu moins de 10 minutes de temps de jeu.

Le Tricolore a de plus soustrait les joueurs de leur devoir de rencontrer les journalistes, en invoquant que l'équipe est en déplacement. Habituellement, ce n'est pas un empêchement. Mais on comprend que Therrien désire que les joueurs restent pleinement concentrés sur la tâche, au moment où ils connaissent leur plus fructueuse séquence de la saison. Therrien lui-même a pris congé de la presse.

«Le hockey, ce n'est pas une affaire de X et de O sur un tableau. Il y a 50% de stratégies et de préparation, l'autre 50% vient de l'émotivité et de la passion», a argué Therrien, à l'issue de la victoire de 3-2 à l'arraché dans le premier duel de la série aller-retour face aux Devils.

Pour ce qui est du congé de glace, c'est un bonbon indéniablement mérité, principalement dans le contexte du calendrier ultra chargé du CH (11 matchs en 19 jours, jusqu'au 21 décembre). Les joueurs en obtiendront plusieurs autres, tant qu'ils continueront de trouver des façons de remporter des matchs.

«De bonnes habitudes de travail, c'est ce qu'il y a de plus important. Il n'y a personne qui va me faire dire que ce groupe-là ne travaille pas. Il se donne corps et âme pour le succès de l'équipe, a lancé Therrien, pas peu fier.

«Quand on a connu un passage à vide dernièrement, a-t-il repris, je vous répétais qu'il y avait plusieurs facteurs qui m'encourageaient. On ne parvenait pas à marquer, mais on se disait qu'on ne pouvait pas continuer d'être malchanceux de la sorte en continuant de jouer comme ça.

«Nous sommes restés positifs et ç'a viré de bord. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce qu'on récolte autant de points.»

Le réveil de Desharnais

Therrien mène la barque de main de maître. Les changements qu'il apporte à la formation et toutes les décisions qu'il prend dans le feu de l'action lui sourient. Celle d'associer Brendan Gallagher à David Desharnais et à Max Pacioretty a été la plus judicieuse. Desharnais et Pacioretty ont retrouvé leur cohésion d'antan.

«J'ai du succès et on en parle beaucoup, mais je ne suis pas si extraordinaire que ça, a commenté Desharnais, qui a amassé deux aides, lundi. C'est uniquement normal pour moi. C'est de cette façon que je devrais jouer tout le temps. Mais c'est pas comme ça tout le temps. Dès qu'on connaît du succès, c'est tiré vers le haut. Quand ça va moins bien, c'est tiré vers le bas. Il faut juste que vous soyez capables de composer avec ça. Je n'ai jamais pensé que j'étais rendu trop bon, et ça n'arrivera jamais.»

Dernièrement, Therrien fait moins appel à Brière, dans le trio de Plekanec et de Brian Gionta. Il le remplace par Travis Moen. Il estime que la robustesse de Moen est un bon complément aux styles des deux autres. Moen a appliqué de solides mises en échec, lundi.

Après avoir rendu visite aux Devils, mercredi, le Canadien complètera la semaine en accueillant les Bruins de Boston et les Sabres de Buffalo au Centre Bell, jeudi et samedi.