De passage à Montréal pour recevoir un diplôme honoraire de l'université McGill, Mike Babcock ne s'est pas aventuré à commenter les chances de P.K. Subban ou de Carey Price de participer aux Jeux olympiques de Sotchi.

L'entraîneur-chef de l'équipe olympique canadienne de hockey s'est contenté de donner le portrait-type du joueur que les dirigeants canadiens recherchent en vue des JO.

Par contre, même s'il n'a mentionné aucun nom, on avait la nette impression qu'il visait Subban dans ses propos. Comme il en ciblait sans doute plusieurs autres à travers la LNH.

«Pour jouer au sein de l'équipe olympique, il faut que tu sois bon sur la totalité des 200 pieds de la surface et tu dois l'être de façon constante, a souligné Babcock. Et avant toute chose, les entraîneurs doivent avoir confiance en toi.

«Ce que je veux dire par là, c'est que les entraîneurs ne mettent pas sur la glace des joueurs en qui ils ne font pas confiance. Un joueur doit donc être fiable. C'est ça qui prime sur tout.

«Évidemment, le coup de patin, un sens du hockey hors du commun sont des qualités qu'il faut avoir, mais il faut surtout être un joueur fiable. C'est ce que nous disons à tous les joueurs - qu'ils soient gardiens, défenseurs ou attaquants.»

Ce sont là des propos qui viennent faire écho à ceux de Michel Therrien. L'entraîneur du Canadien aimerait bien que le lauréat du trophée Norris lui donne moins de sueurs froides.

Mais Therrien n'a pas le choix de lui faire confiance puisque Subban demeure son meilleur défenseur. Babcock, lui, aura le choix.

Selon le pilote des Red Wings de Detroit, être l'entraîneur-chef de l'équipe olympique ne représente pas tellement plus de travail que d'habitude pendant la saison de la LNH.

«Évaluer les joueurs, c'est ce que nous faisons déjà dans notre ligue, a-t-il noté. Vous regardez le plus grand nombre possible de matchs et vous portez une attention spéciale aux meilleurs joueurs de toute manière puisque ce sont eux qui influencent le plus un match.

«Mais ce sont les joueurs eux-mêmes qui vont décider qui va faire partie de l'équipe olympique, pas (le directeur général) Steve Yzerman ou Mike Babcock, a-t-il souligné. C'est à eux de poser les gestes nécessaires.»

Babcock a bien apprécié vivre les JO de 2010 en sol canadien, ce qui a permis aux joueurs de vivre une expérience unique, accompagnés de leurs familles. L'aventure en Russie sera toutefois fort différente, a-t-il prévenu.

«Il y aura plusieurs nouvelles choses à vivre là-bas, a-t-il dit. On me dit que le village olympique est absolument spectaculaire, et le fait de côtoyer les autres athlètes sera quelque chose de fantastique. Ce sera une belle expérience en soi.»

Babcock a reçu un doctorat en droit honoris causa, lundi après-midi, dans le cadre d'une cérémonie de remise de diplômes à la Place des Arts qui regroupait environ 1800 étudiants de l'université McGill.

Mais il n'obligera personne à l'appeler «docteur» à partir de maintenant, a-t-il promis.

«"Mike", "Babs" ou "coach", c'est bien correct. Mais merci de l'avoir suggéré», a-t-il lancé, sourire en coin.