On ne sait trop ce que les joueurs du Canadien ont mangé, depuis quelques jours, mais ils devraient s'arranger pour conserver le même menu tous les jours d'ici avril.

>>>Le sommaire du match

>>>Le clavardage du match

C'est que ce petit Canadien qui ne cessait de trébucher est méconnaissable depuis deux matchs. Il y a eu cette étonnante victoire de 6-2 contre le Wild du Minnesota mardi soir. Puis il y a eu une autre victoire, hier soir, cette fois à Washington, cette fois devant les Capitals, par la marque de 3-2.

Remarquez que ce ne fut pas si facile, et vers la fin, il était grand temps que ça finisse pour le CH, qui s'accrochait pendant que les Capitals redoublaient d'efforts encore et encore. Mais les Capitals ont fini par manquer de temps.

Le Canadien va la prendre pareil, on s'en doute.

«On a eu un excellent départ, on a bien joué en deuxième, et ils ont forcé le jeu en troisième, a résumé l'entraîneur Michel Therrien. Ce n'était pas joli, en quelques occasions, mais c'est le résultat qui compte.»

Heureusement pour le CH, le début du match fut pas mal plus joli que la fin. Les fans des Capitals avaient à peine eu le temps de s'asseoir pour déguster leur boisson préférée que c'était déjà 3-0 pour la visite. Tout ça en moins de cinq minutes en première période.

Ce 3-0 a été offert au Canadien par trois joueurs que l'on n'attendait pas. Le premier but est arrivé par le bâton de Travis Moen, son premier de la saison. Le deuxième par le bâton (un peu haut, mais légal) de David Desharnais, lui aussi son premier de la saison. Le troisième but a été l'oeuvre d'un autre qui semble vouloir se remettre en marche, Daniel Brière.

Dans le vestiaire, Desharnais avait un sourire grand comme ça.

«Ça fait du bien, je trouve que ça va bien pour moi depuis le match à Columbus, a dit l'attaquant québécois. Je ne savais pas trop ce qui se passait avec mon but, le bâton était haut, un peu, mais personne n'a rien dit, alors je suis content! C'est bon pour la confiance. Des fois, tu peux avoir des bons matchs, mais la rondelle ne veut pas aller dans le filet.»

Devant le filet montréalais, le réserviste Peter Budaj a été solide, même s'il a accordé un but d'un angle impossible à Alex Ovechkin en fin de première. Il a été impérial aussi en troisième période, repoussant coup sur coup Joel Ward et Jason Chimera qui étaient arrivés devant lui.

En tout, Budaj a dit non aux Capitals à 25 reprises. Ovechkin l'a battu une deuxième fois en fin de match. Mais c'est surtout le premier but accordé qu'il avait du mal à oublier.

«Je n'étais pas prêt, a admis Budaj. J'aurais certainement dû arrêter ce tir-là... mais nous sommes revenus en force au cours de la deuxième période.»

Bournival tombe au combat

En fin de match, Michaël Bournival a dû quitter la patinoire après avoir été atteint au pied droit par un tir de John Carlson. Selon Michel Therrien, le jeune attaquant a subi une contusion sur le jeu. L'entraîneur n'a pas été en mesure de dire si Bournival allait ou non pouvoir prendre part au match de ce soir.

Le Canadien a dû se débrouiller à Washington sans l'attaquant Rene Bourque, toujours blessé. Le vétéran défenseur Francis Bouillon, lui, a été écarté au profit d'un autre vétéran, Douglas Murray. Bouillon va toutefois reprendre sa place dans l'alignement dès ce soir au Centre Bell, quand le Canadien va accueillir les Penguins de Pittsburgh.

Brasser les cartes

(BILLET)

C'est Travis Moen qui a tout résumé d'une seule phrase, hier soir dans le vestiaire. C'est lui qui a expliqué, en si peu de mots, ce qui se passe présentement avec votre club.

«Tous les gars participent», a dit Moen en tentant de reprendre son souffle.

Eh bien voilà, mesdames et messieurs. Tous les gars participent. Pourquoi ne pas y avoir pensé avant?

Bien sûr que si c'était si simple, si la recette était si facile à répéter soir après soir, Michel Therrien s'arrangerait pour que ça arrive. Parce que ce n'est pas si compliqué: pour que le Canadien gagne, ça prend tout le monde. Pas juste un trio, pas juste deux. Tout le monde.

C'est le lot des clubs bons mais pas trop, talentueux mais pas trop. Ça prend tout le monde. Ça prend un joueur de soutien comme Moen lui-même, qui a donné le ton hier soir. Ça prend un défenseur comme Josh Gorges, qui s'est permis deux points.

Et ça prend un gardien qui réussit des petits miracles devant son but. Souvent ces temps-ci, c'est Carey Price. Hier, c'était le second, Peter Budaj, qui a volé les Caps à quelques reprises, surtout en troisième. On lui pardonnera de ne pas avoir vu le tir d'Ovechkin le grand en première période.

Soulignons aussi l'entêtement de Michel Therrien, qui n'hésite pas à brasser les cartes quand ça ne fonctionne pas à son goût. On va l'avouer: quand le coach a choisi de «briser» le trio des jeunes, le seul qui marchait vraiment, on s'est dit que le coach se gourait royalement.

Pas tant que ça, finalement.

Depuis que Brendan Gallagher joue avec David Desharnais et Max Pacioretty, on sent une nouvelle énergie transporter les deux derniers. Comme si l'entrain de Gallagher était contagieux, en quelque sorte.

Desharnais, que certains étaient prêts à échanger aux Panthers de la Floride en retour d'une caisse de rats en plastique datant de 1996, est en train de se retrouver depuis cette décision. Son but d'hier soir était le premier pour lui en 2013-2014, et un troisième point en deux matchs.

Et maintenant, Michel Therrien doit trouver une façon de répéter la stratégie du «tous les gars participent». Ça semble facile, comme ça, mais le Canadien nous a trop souvent rappelé que ça ne l'est pas du tout.