Ce n'est pas parce que la Ligue nationale s'est entendue avec la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) sur la participation de ses joueurs aux Jeux de Sotchi que les deux organisations sont sur la même longueur d'onde.

On sent que les dernières négociations ont laissé un goût amer dans la bouche de René Fasel, président de la FIHG. Plus rien ne semble facile lorsqu'il s'agit de traiter avec la LNH.

«C'est assez compliqué, c'est vrai, on l'a vu lors du dernier lock-out, a soutenu le dirigeant suisse. Nous sommes là pour le sport et j'espère que les joueurs comprendront un jour que c'est le sport qui prime, et pas seulement l'argent.»

M. Fasel déplore le fait que tout soit toujours à recommencer avec la LNH.

«On devrait trouver une solution un peu plus durable, dit-il. C'est assez pénible de négocier chaque fois la participation des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques. Nous sommes plus ou moins d'accord avec M. Bettman à ce sujet. Leur convention collective est en vigueur jusqu'en 2022. Pourquoi ne pas nous entendre au moins jusque-là?»

Depuis plusieurs années, Gary Bettman n'est pas chaud à l'idée de libérer ses joueurs en pleine saison. En plus de la césure dans le calendrier, l'avantage télévisuel n'y est pas, les risques de blessures demeurent, et les heures de matchs, à Sotchi comme à Pyeonchang en 2018, ne favorisent guère le marché nord-américain.

Et s'il fallait que la Chine s'établisse favorite pour les Jeux de 2022...

«Il faut penser à l'expansion de notre sport en Asie», plaide M. Fasel en dépit du fait que, vu sa proximité, c'est la KHL qui a le plus à retirer d'un développement en Orient.

Peu enthousiaste envers la Coupe du monde

D'aucuns croient que la participation des joueurs de la LNH aux Jeux cessera après Sotchi et que Gary Bettman et consorts travailleront davantage à l'établissement d'un nouveau tournoi international mieux adapté à leurs besoins.

C'est la raison pour laquelle l'idée de ressusciter la Coupe du monde, avec un concept dont les paramètres s'agenceraient mieux à ceux de la LNH, est dans l'air depuis un moment.

Selon ce qu'on entend, cette Coupe du monde revue et corrigée - qui n'a existé qu'en 1996 et en 2004 - serait disputée tous les quatre ans. Certains aimeraient qu'elle ait lieu en septembre, alors que d'autres, comme Bob Nicholson, de Hockey Canada, croient fermement à une présentation en février.

Mais il y a encore loin de la coupe... aux lèvres. Il faut d'abord que la LNH s'entende avec l'Association des joueurs avant que ces deux instances n'invitent la Fédération à la table de négociations.

Et lorsqu'on sera rendu à cette étape, ils auront fort à faire pour convaincre René Fasel qu'une éventuelle Coupe du monde aurait les mêmes bienfaits que les Jeux olympiques.

«Notre mission à la FIHG est de promouvoir le sport et, en ce sens, la Coupe du monde est une bonne promotion pour le hockey, a mentionné Fasel. Mais il faudra évaluer ce qui rapporte le plus en termes de promotion de notre sport.

«Et si j'étais joueur, a-t-il ajouté, mon rêve ne serait pas de gagner la Coupe du monde, mais de gagner une médaille olympique.»

À l'heure où la LNH entend accroître ses revenus par l'entremise d'une meilleure visibilité internationale, on sent que le bras de fer qui l'oppose à la FIHG pourrait devenir la norme et non plus l'exception.