Une fois tout ça terminé, jeudi soir à Ottawa, le vestiaire du Canadien était étonnamment joyeux. Pas joyeux comme dans triomphant, pas joyeux comme par un soir de grande victoire en séries éliminatoires. Joyeux comme dans optimiste en masse. Comme dans «ça va se replacer, vous allez voir».

Il se trouve qu'on a hâte de voir, justement.

Si on enlève les lunettes roses deux secondes, qu'est-ce qu'on voit? On voit un petit club ordinaire qui n'est pas capable de trouver une façon d'aller gagner des matchs corsés. Comme celui-ci.

Ce n'est pas comme si le Canadien était honteusement déclassé soir après soir. Ce n'est pas comme si le gardien vedette laissait tout passer, comme si le défenseur vedette ne faisait plus rien de bon.

C'est que ce Canadien de 2013-2014, voyez-vous, semble tout simplement à court de munitions. Si ce n'est pas tout le monde qui a un grand match et qui pousse dans le même sens, tout s'écroule. Ce qui est le propre des bonnes petites équipes. Et jusqu'à preuve du contraire, le Canadien n'est que cela, justement: une bonne petite équipe. Point.

Il ne faudrait pas non plus sortir l'excuse des blessés, croire que ce club-là va être complètement transformé quand messieurs Prust, Brière et Emelin seront de retour d'ici quelques semaines. Rappelons ici que Prust est un joueur de soutien, que Brière connaissait une saison de misère avant de tomber au combat, qu'Emelin, malgré tout son talent, aura besoin de quelques semaines avant de retrouver son rythme habituel.

Michel Therrien doit plutôt trouver une façon de relancer Max Pacioretty (aucun point à ses trois derniers matchs depuis son retour au jeu), Tomas Plekanec (un seul point à ses quatre derniers matchs) et bien évidemment un certain David Desharnais, qui ne ressemble plus du tout au type de 60 points en une saison que l'on a connu en 2011-2012.

C'est à peu près ça, et disons que le coach a quelques gros dossiers à régler s'il veut espérer pouvoir mener son club en séries.

Ajoutons aussi ceci: chez le Canadien, il est maintenant grand temps d'enlever les lunettes roses. Et de faire face à la dure réalité.