Le couperet est tombé sur David Desharnais, qui laissera sa place au vétéran des ligues mineures Martin St-Pierre en vue du match de ce soir face aux Blues de St-Louis.

Michel Therrien a fait part de sa décision aux deux joueurs avant l'entraînement matinal facultatif qui s'est déroulé à Brossard.

«Ce n'est jamais facile de prendre ce genre de décision, a admis Therrien. Le principe est toujours de faire en sorte que le joueur soit à son mieux mais, quand on ne voit pas de résultat, il faut prendre des décisions.

«C'est sûr que c'est un défi pour lui. Ça n'a pas été un grand meeting, mais le gars sait qu'il n'est pas l'alignement. Maintenant c'est à lui de réagir de la bonne manière, et on s'attend à ce qu'il réagisse de la bonne manière.»

Avec une seule mention d'aide à sa fiche en 15 rencontres, le centre québécois est retranché de la formation pour la première fois depuis qu'il est un membre à part entière du Tricolore. Il avait regardé un match de la passerelle, le 11 décembre 2010, après avoir été rappelé en matinée des Bulldogs. Il avait repris le chemin de Hamilton dès le lendemain.

Desharnais, qui a fait du temps supplémentaire en compagnie de Greg Pateryn et des blessés Travis Moen et Alexei Emelin, n'a pas eu l'occasion de commenter cette décision devant les médias. Mais ses coéquipiers se sont montrés compatissants à l'égard de la léthargie qu'il traverse.

«C'est sûr que c'est dur pour lui, a convenu le défenseur Josh Gorges. Tous les joueurs passent à travers une séquence de matchs où les choses ne vont pas bien. Dans ce temps-là, le plus difficile est de vivre une bataille mentale avec soi-même.

«C'est une question de caractère et de résilience. Mais quand David a dit, hier, qu'il prenait un pas en arrière pour faire deux pas en avant, il a adopté la bonne attitude.»

«Il va devoir trouver une façon de passer à travers cette embûche, a renchéri Lars Eller. Parfois, c'est juste une question de confiance. Certains joueurs vont chercher de l'aide, que ce soit par le biais d'un psychologue, d'un agent ou d'une conjointe. D'autres préfèrent qu'on les laisse tranquille. C'est différent d'une personne à l'autre, mais quoi qu'il en soit, tu dois faire le nécessaire pour te remettre sur le droit chemin.»

Quant à St-Pierre, un Franco-ontarien natif d'Ottawa, il est de retour dans la LNH pour la première fois depuis le 12 janvier 2010. Il apportait à l'époque l'uniforme des Sénateurs d'Ottawa. Il jouera son premier match dans l'uniforme du Canadien sur le quatrième trio en compagnie de Ryan White et George Parros.

«La clé sera ma prise de décision avec la rondelle et de bien me positionner lorsque je ne l'ai pas, a expliqué l'attaquant de 30 ans. C'est sûr que le temps de réaction est plus court dans la LNH et que le jeu est plus rapide, mais c'est à moi de rester calme.

«À mes premières années, j'étais trop excité et j'essayais de trop en faire...»

Selon la façon dont St-Pierre se comportera face aux Blues, Therrien pourrait décider de l'employer dans certaines autres situations que strictement au sein du quatrième trio.