Le Canadien tient le coup jusqu'ici en dépit des nombreux absents. On a parlé abondamment de la prestation des gardiens et des matchs qui ont penché en sa faveur lorsque la défense était suffisamment resserrée.

Mais ça prend aussi du monde pour marquer des buts!

En l'absence de joueurs comme Max Pacioretty, Daniel Brière et Brandon Prust, c'est le trio de Tomas Plekanec qui a vraiment pris les choses en main.

Mais ce n'est pas comme si les membres de cette unité avaient discuté ouvertement de prendre cette responsabilité.

«L'équipe s'attend à ce que notre trio produise de la sorte, et ce, même si l'on affronte le meilleur trio adverse, a rappelé Brian Gionta. Si l'on regarde nos récents matchs à domicile, que ce soit contre Edmonton, San Jose ou Dallas, ç'a toujours été le cas. Malgré cela, il faut trouver le moyen de fabriquer des chances de marquer.»

Dernièrement, ce trio n'a pas fait qu'en fabriquer: il en a profité!

Plekanec, en premier lieu, a inscrit le but gagnant dans trois victoires successives, ce qu'on ne voit pas très souvent. Depuis que Pacioretty est au rancart - donc depuis sept matchs -, le centre, qui fête ses 31 ans aujourd'hui, a récolté cinq buts et obtenu neuf points. Un réveil qui coïncide à peu de choses près avec l'attention accrue que l'adversaire s'est mise à porter au trio de Lars Eller.

«Plekie est un gars fiable, mais pas nécessairement spectaculaire, estime Gionta. Pourtant, il récolte ses points de façon régulière. Sans dire qu'il rend le jeu facile, il ne met jamais ses compagnons de trio en mauvaise position parce qu'il est tellement bon défensivement.»

Encore contre les Stars de Dallas, mardi, l'unité que le Tchèque pivote au centre de Michaël Bournival et de Brian Gionta a orchestré le premier but du Tricolore. Mais il a aussi neutralisé complètement la meilleure unité adverse, celle formée de Jamie Benn, Tyler Seguin et Erik Cole.

Du beau boulot aux deux extrémités de la patinoire.

«Ils vont très bien, a convenu l'entraîneur-chef Michel Therrien. On dirait que Bournival apporte de l'énergie à nos deux vétérans par son intensité. J'aime ce que je vois parce que ce trio-là a un rôle important au sein de notre formation.»

Tout sourit à Bournival

Plekanec avait commencé à s'imposer offensivement avant que Bournival soit parachuté à sa gauche, mais l'arrivée de la recrue de 21 ans à ses côtés n'a certes pas nui.

Bournival a récolté trois buts et sept points à ses sept derniers matchs et tout semble lui sourire depuis le début de la saison. Il pourrait devenir difficile à déloger, même une fois Pacioretty de retour.

«C'est le fun de jouer avec Plekanec et Gionta, c'est facile, raconte Bournival. Ils ont beaucoup d'expérience, ils voient bien le jeu et font de bonnes passes.»

Non seulement Bournival a des instincts défensifs qui complètent bien ceux de Plekanec et de Gionta, mais sa vitesse sert aussi de dynamo à ce trio. Il faut croire que la roue tourne et que les temps changent pour qu'on dise aujourd'hui que Bournival apporte de la vitesse à cette unité. Il n'y a pas si longtemps, Plekanec et Gionta n'étaient-ils pas ceux qui apportaient de la vitesse à leur trio?

«On peut être rapide comme le vent, mais si l'on ne déplace pas la rondelle et que notre trio ne bouge pas ensemble, on va avoir l'air lent, rappelle Gionta à ce sujet. Quand on dit que Bournival apporte beaucoup de vitesse, c'est d'abord en raison du soutien qu'il apporte au porteur de la rondelle. En restant proche de nous, il nous permet de garder notre vitesse.

«Donc, ce n'est pas juste une question de coup de patin rapide, c'est ce qu'on fait avec.»