On s'entend que le match d'hier soir ne va pas se retrouver dans un coffret DVD des meilleurs moments de l'histoire du hockey. Mais on s'entend aussi que c'est le genre de prestation qu'adore Michel Therrien, surtout quand sa liste des blessés est aussi longue que la liste des joueurs ennemis qui aimeraient donner une bonne baffe à Brendan Gallagher un de ces jours.

Comprendre par là que ce Canadien, diminué par les blessures, ne peut pas se permettre d'être ce qu'il n'est pas. Ce Canadien ne peut pas se permettre d'ouvrir le jeu, ne peut pas se permettre de devenir un beau club de finesse tout d'un coup.

Ce que ce Canadien-là doit faire, c'est se présenter à l'aréna avec ses bottes de travail et son casque dur, pour emprunter un vieux cliché savoureux. Ce qu'il a fait hier pendant 60 minutes.

Regardez un peu l'alignement d'hier soir. Douglas Murray, plus lent que Hal Gill par un soir de farniente, qui dispute un premier match. Louis Leblanc qui débarque à peine de Hamilton. Patrick Holland, Michael Blunden... Pas exactement un groupe qui se dirige au Temple de la renommée, n'est-ce pas?

Mais ce groupe a battu des Rangers hautement motivés en fermant le jeu et en profitant de la moindre petite ouverture. Bref, ce groupe a gagné en ayant l'ennemi à l'usure, une excellente stratégie dans les circonstances.

Et ce groupe a gagné parce que le gardien de but a fait les gros arrêts quand il le fallait. Peter Budaj ne fait certes pas partie de l'élite de la ligue à sa position lui non plus, mais hier soir, il a répondu présent.

Max Pacioretty, Daniel Brière et autres Brandon Prust ne sont pas près d'un retour au jeu. Mais en attendant, le Canadien est tout de même capable de gagner des matchs. La recette magique n'est pas si compliquée, et le Canadien l'a appliquée avec panache hier soir.

Reste à voir si les joueurs montréalais pourront remettre ça ce soir.