On suppose que Nail Yakupov aurait préféré un début de saison un peu plus fabuleux...

C'est que Yakupov, à sa deuxième saison avec les Oilers d'Edmonton, n'a pas l'air du premier choix au total qu'il a été au repêchage de 2012. Que non. En ce petit début de saison bien tranquille, le joueur russe de 20 ans n'a qu'un seul point en sept rencontres.

Pire, il a été laissé de côté à deux reprises cette saison par l'entraîneur Dallas Eakins qui, on s'en doute, s'attend à un peu mieux. À pas mal mieux, en fait.

Mais alors, que se passe-t-il avec Nail Yakupov? Dur à dire. Le principal intéressé, lui, n'a pas voulu répondre aux questions difficiles en voyant arriver les membres des médias, hier à Verdun, après l'entraînement matinal de son club.

Alors les autres ont dû répondre aux questions à sa place.

«C'est quand même juste sa deuxième saison, a tenu à dire l'attaquant David Perron. Il avait connu une très bonne fin de saison l'an dernier, et là, il ne marque pas. Des fois, quand un joueur comme ça n'obtient pas de but en début de saison, ça joue sur la confiance. L'entraîneur l'a tassé pendant deux matchs, et des fois, c'est bon de repartir le système comme ça...»

Dans une équipe où le rêve des séries semble déjà hors de portée, un réveil rapide de Yakupov serait sans doute une bonne affaire. Perron le sait trop bien. «On ne se le cachera pas, si on veut participer aux séries, ça va prendre un gars comme lui qui en marque 30...»

Il faut dire qu'avec Yakupov, les attentes ont toujours été immenses. Le jeune homme était encore chez les juniors que la campagne Fail for Nail faisait rage sur les réseaux sociaux. Yakupov n'avait même pas 18 ans, et certains voulaient déjà lui faire porter le chapeau du sauveur, capable à lui seul de redresser un navire qui coule.

Après des années de résultats désastreux et d'amères déceptions, de nombreux partisans des Oilers voient en lui le genre de surdoué capable de mener la formation d'Edmonton à un éventuel retour sur des sentiers autrement plus glorieux.

Les statistiques du jeune homme en 2013 (31 points en 48 matchs) laissaient d'ailleurs croire que ce n'était plus qu'une question de temps...

Pendant que plusieurs observateurs se demandent quoi penser de lui en ce début de saison assez discret, la direction des Oilers, elle, ne semble pas du tout s'en faire avec ça.

«Je ne suis pas inquiet, a répondu hier l'entraîneur Dallas Eakins. On voit que Nail obtient des chances de marquer, et tant qu'il obtient des chances, c'est bon signe. Ça veut dire qu'il va se remettre à marquer.»

Eakins reconnaît que son jeune prodige est peut-être un peu mélangé ces jours-ci.

«Nous lui avons demandé de lancer plus souvent, tout simplement... Et je crois que c'est parfait pour lui, c'est ce qu'il veut faire. Il adore lancer au filet et nous, nous voulons qu'il le fasse le plus souvent possible.»