Malgré tout ce qui s'est dit sur les Jets de Winnipeg et leurs contraintes de voyage depuis leur retour dans la LNH, on ne peut pas dire que les choses vont beaucoup s'améliorer avec leur passage dans l'Association Ouest.

Après le transfert de la concession d'Atlanta à Winnipeg, les Jets avaient disputé leurs deux premières campagnes dans une division où l'on retrouvait Washington, la Caroline et les deux équipes de la Floride. Un simple coup d'oeil sur les cartes géographiques suffit pour comprendre les contorsions que ça pouvait parfois impliquer.

«Disons que les voyages en Floride pour une journée ou deux n'étaient pas idéaux, convient le défenseur Zach Bogosian. Chaque fois qu'on peut réduire les déplacements, c'est favorable au corps et à l'esprit.»

Or, en planifiant leur calendrier, les Jets se sont rendu compte qu'ils déshabillaient Paul pour habiller Jacques en passant à l'Ouest.

«Je ne peux pas dire que c'est plus facile, reconnaît l'entraîneur adjoint Pascal Vincent. Quand on venait jouer dans l'Est, on perdait une heure en allant à destination, mais on la regagnait en repos au moment du retour. Maintenant, c'est l'inverse. On perd des heures de repos. Sans oublier qu'on vit parfois des décalages horaires de deux heures. Non, ce ne sera pas plus facile.»

L'an dernier, les Jets ont parcouru en tout 44 000 kilomètres, et ils en parcourront à peine 2000 de moins cette saison. «Quand on gagne, personne ne parle des voyages, dit sagement le défenseur Mark Stuart. C'est quand on perd qu'on commence à en entendre parler...»

Un jeu différent, des chances différentes

Le transfert à l'Association Ouest donnera au moins aux Jets l'occasion de se frotter à de nouveaux adversaires. «C'est ma sixième saison dans la LNH et je n'ai joué à Los Angeles qu'une fois ou deux, signale Bogosian. Il faudra donc s'ajuster à de nouvelles villes, mais ce sera un beau changement. En fin de compte, le seul impératif demeure quand même de gagner.»

L'ajustement, c'est principalement sur la patinoire qu'il aura lieu. Même si les Jets ne veulent pas changer leur système et qu'ils souhaitent rester fidèles à ce qu'ils sont, ils constatent que leurs adversaires habituels proposent un type de hockey différent.

«L'échec avant est plus resserré dans l'Ouest, il y a moins de temps et d'espace, et les joueurs sont un peu plus gros», relève Evander Kane.

«Dans l'Est, c'est très rapide et le mouvement de la rondelle est aussi plus rapide, décrit Pascal Vincent. Dans l'Ouest, le jeu est pesant et il n'y a pas d'espace. C'est encore plus dur de se rendre au filet. Ce sont des minutes difficiles à jouer.»

La chance qui s'offre aux Jets en passant dans l'Ouest, c'est qu'en vertu de la réorganisation des divisions, il est plus facile pour une équipe de l'Ouest de participer aux séries, car elle a huit chances sur 14 d'y arriver (58%), alors qu'une équipe de l'Est a huit chances sur 16 (50%).

Mais ne comptez pas sur les joueurs des Jets pour reconnaître cet avantage compétitif...

«La majorité des équipes de notre division ont participé aux séries l'an dernier, ce ne sera donc pas facile pour nous, plaide Evander Kane. Et qu'il y ait 100 équipes ou bien 14 dans une association, c'est quand même juste les huit meilleures qui participent aux séries...»