Stephen Harper a laissé tomber ses gants de premier ministre et mis son casque d'historien en hockey pour faire connaître son opinion sur la violence dans ce sport.

Et curieusement, il l'a fait depuis un hôtel donnant sur une plage à Bali, en Indonésie, mardi.

Le premier ministre, qui publiera le mois prochain un livre sur l'histoire des premiers moments du hockey professionnel, a précisé que c'est en tant qu'auteur, et non comme politicien, qu'il se permettait d'y aller de commentaires non-sollicités sur ce sport.

Selon M. Harper - qui n'a pas peur de donner du coude dans l'arène politique mais se décrit comme un amateur de beau jeu -, les dirigeants du hockey n'ont jamais vraiment tenté de contrôler les gestes de violence.

«Historiquement, les autorités n'ont pas pris leurs responsabilités pour essayer de garder les aspects plus durs du sport à l'intérieur des règles», a-t-il déclaré, avant de se dire particulièrement préoccupé par les coups à la tête.

«Il s'agit de problèmes graves et il faut qu'ils soient pris au sérieux par la LNH et les autres organismes sportifs», a-t-il par ailleurs déclaré pendant une conférence de presse qui suivait un sommet des dirigeants politiques de l'Asie et du Pacifique.

La semaine dernière, l'incident impliquant George Parros, du Canadien de Montréal, et Colton Orr, des Maple Leafs de Toronto, a ravivé le débat sur la violence dans le hockey - et des combats sur glace en particulier. Parros a perdu conscience en tombant face première sur la patinoire durant son combat avec Orr.

«Je n'essaie pas d'être nonchalant en ce qui regarde ces incidents qui, je crois, sont préoccupants pour tous les parents qui regardent cela, qui voient des exemples du genre être établis et qui s'inquiètent de ce qui pourrait arriver à leurs propres fils ou filles sur la patinoire», a affirmé M. Harper d'une salle surplombant l'océan Indien.

«Cela dit, nous devons tous réaliser que ce débat est aussi vieux que le hockey lui-même.»

Dans les faits, a noté l'historien Harper, «il n'y a jamais eu d'époque dans le hockey, y compris le tout début, où la violence n'a pas fait l'objet de controverse».

Le hockey est d'ailleurs moins violent aujourd'hui, a avancé le premier ministre, qui a qualifié le niveau de violence qu'on voyait avant la Première Guerre mondiale de «plutôt choquant».

Le livre de M. Harper doit être publié le 5 novembre. Les profits seront remis à des oeuvres caritatives pour militaires.