La saison est jeune. Très jeune. Elle ne fait pas encore ses nuits. Et pourtant, si l'on se fie aux Flyers de Philadelphie, on peut déjà en tirer certaines conclusions.

Chez le Canadien, personne n'a d'épée de Damoclès au-dessus de la tête comme c'était le cas pour Peter Laviolette avec les Flyers. Mais après deux matchs, Michel Therrien a déjà une idée de la direction prise par certains de ses trios.

«La plupart de nos trios ont été compétitifs depuis le début de la saison», a mentionné l'entraîneur-chef, lundi, avant le départ du Tricolore pour Calgary.

«On aime ce que le trio de Lars Eller nous apporte. Ce sont des jeunes qui travaillent très fort, ils ont souvent la rondelle, ils sont difficiles à affronter et une chimie s'installe entre eux.

«Plekanec, Bourque et Gionta ont bien joué défensivement contre les Flyers et ont été capables de générer des chances de marquer. J'ai aussi beaucoup aimé ce qu'a fait le quatrième trio formé de Bournival, Moen et White.»

Si le compte est bon, il manque un trio. Qu'en est-il de David Desharnais et de Daniel Brière dans tout cela?

«Je m'attends à plus de ce trio-là», a dit Therrien à propos des deux attaquants qui ont peiné en l'absence de Max Pacioretty, blessé au bras gauche.

«On veut que leur niveau de compétition monte.»

Les deux hommes ont joué moins de 14 minutes samedi contre les Flyers.

Brière ne s'en fait pas

Contrairement à ce que plusieurs amateurs peuvent penser, Desharnais n'est pas le chouchou de l'entraîneur. Par moments, Therrien a été dur à son endroit l'an passé. Et le message qu'il lui a livré au début du camp d'entraînement était clair: Desharnais doit rehausser son niveau d'intensité et d'implication s'il veut renouer avec le succès.

Ce n'est donc pas de bon augure si Therrien a des critiques à formuler aussi tôt en saison...

Brière, lui, vient d'arriver, et on lui donnera la chance de trouver ses repères à Montréal. Mais pour l'un comme pour l'autre, l'absence potentielle de Pacioretty ne leur facilite pas la tâche.

«Pacioretty n'est pas le genre de gars qui se remplace facilement, mais je n'ai pas le goût d'utiliser ça comme béquille, surtout que ce ne sont que deux matchs, a indiqué Brière. C'est sûr qu'on a hâte qu'il revienne. Vers la fin du camp, on se retrouvait beaucoup plus facilement sur la glace et dès le premier match, contre Toronto, on l'a perdu en première période.

«Mais la saison est longue, rien ne me stresse de ce côté-là, on va se replacer.»

Pacioretty s'est entraîné avec un chandail de non-contact, lundi matin à Brossard. Même s'il a accompagné le Canadien dans l'Ouest, sa présence en uniforme demeure incertaine contre les Flames, mercredi.

«S'il se sent bien, on va assurément le mettre dans l'alignement, a indiqué Therrien. Mais il faut qu'il soit en position d'être compétitif.»

Eller deuxième étoile

Avec une victoire en deux matchs et une nette domination en possession de rondelle contre Toronto et Philadelphie, il y a tout lieu de voir le verre à moitié plein chez le Tricolore. Et de réitérer le fait que le rendement de Lars Eller est un heureux présage de ce qui pourrait l'attendre au cours des prochains mois.

«Lars est celui qui mène notre trio, car c'est lui qui contrôle le rythme et qui est le plus en possession de la rondelle, a expliqué Brendan Gallagher. Ainsi va Lars, ainsi va notre trio.»

Le Danois s'est vu décerner la deuxième étoile de la semaine dans la Ligue nationale, grâce à trois buts et cinq points en deux matchs.

«C'est bon signe, a commenté Therrien. Il est compétitif. J'ai toujours cru en son potentiel, mais il a gagné en confiance et il continue d'apprendre.»

Eller tentera de poursuivre sur sa lancée contre les Flames, qui ont accordé une moyenne de quatre buts à leurs trois premiers matchs cette saison.

Après Calgary suivront des arrêts à Edmonton, Vancouver et Winnipeg. On peut parier un p'tit deux que le gardien Peter Budaj sera d'office devant le filet contre les Oilers, jeudi.

C'est un long périple de presque 10 jours que se tape donc le CH. «Chaque année, c'est un voyage difficile, a souligné le défenseur Josh Gorges. Ces amphithéâtres-là donnent toujours lieu à des matchs ardus.»

«Je me souviens d'une époque où l'on était incapables d'acheter une victoire dans l'Ouest, a renchéri le vétéran Tomas Plekanec. Heureusement que les choses ont changé...»