Vincent Lecavalier a souvent eu à jouer au Centre Bell, mais cette fois, il aura à le faire dans un chandail autrement plus détesté par ici: celui des Flyers de Philadelphie.

Membre du Lightning de Tampa Bay pendant 14 saisons, Lecavalier en sera à une première visite dans le maillot orange et noir, ce soir au Centre Bell. Une première visite qui pourrait être difficile, devant un public qui a parfois du mal à pardonner à ceux qui se laissent courtiser par le Canadien... avant de choisir une autre équipe.

«Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, a fait savoir le joueur québécois en entrevue téléphonique avec La Presse. Les gens de Montréal m'ont toujours appuyé, mais là, j'arrive dans un chandail des Flyers et je sais que ce n'est peut-être pas une équipe qui est appréciée à Montréal...»

Résumons un peu cette fameuse histoire. En juin, le Lightning annonce que le contrat de Lecavalier sera racheté, pour quelque 32 millions. Cette décision provoque des secousses sur la planète LNH, à seulement quelques jours de l'ouverture de la chasse aux joueurs autonomes. Du coup, Lecavalier devient un joueur hautement convoité, et au final, trois équipes se battent pour obtenir sa signature au bas d'un contrat: les Flyers bien sûr, mais aussi les Stars de Dallas... et le Canadien.

On connaît la suite.

«C'était sérieux avec le Canadien, tient à rappeler Lecavalier. On s'est parlé plusieurs fois. Comme l'a dit Marc [Bergevin], ça n'a juste pas fonctionné. Mais oui, le Canadien était très sérieux jusqu'à la fin.»

Et pourquoi avoir dit oui aux Flyers? Quand on lui pose la question, Vincent Lecavalier cite deux raisons principales.

«Il y a plusieurs raisons, mais au bout du compte, j'ai choisi Philadelphie pour la famille et parce que je trouvais que c'est avec cette équipe-là que je cadrais le mieux. Je regardais l'alignement des Flyers et pour moi, c'était la meilleure destination possible. J'ai rencontré les gens des Flyers et j'ai tout de suite aimé l'ambiance au sein de cette équipe.»

L'attaquant québécois ne regrette pas du tout son choix. Il a fini par dire oui à un nouveau contrat de 22,5 millions sur 5 ans, ce qui témoigne de la grande confiance des Flyers à son endroit.

«C'est super à Philadelphie... Il y avait 20 000 personnes au match d'ouverture cette semaine, et la ville s'attend à ce que notre équipe soit des séries. C'est correct, c'est un marché qui veut gagner. Je crois que les Flyers sont allés me chercher pour mon expérience. J'ai quand même 15 ans d'expérience dans cette ligue. Pour l'instant, ils me font jouer avec Wayne Simmonds.»

Loin d'avoir fini

Même s'il a été ralenti par les blessures au cours des trois dernières saisons, Lecavalier jure qu'il est loin de penser à la maison de retraite.

«J'ai juste 33 ans. Je regarde aller un gars comme [Teemu] Selanne, un joueur qui a la passion du jeu et qui aide son équipe. J'admire les joueurs comme lui.»

Peut-être aussi qu'un solide début de saison pourrait lui permettre de recevoir un coup de fil de l'équipe canadienne en vue des Jeux de Sotchi...

«C'est sûr que j'y pense, admet Lecavalier en terminant. Mais je n'ai pas été invité cet été au camp de l'équipe, je n'étais pas sur leur liste. Je ne sais pas si ça peut changer, mais si je recevais l'appel, c'est sûr que ce serait tout un honneur.»