George Parros a obtenu son congé d'hôpital, mercredi matin, et soignera chez lui sa commotion cérébrale, qui serait sa première commotion déclarée depuis son entrée dans la LNH. On ignore pour combien de temps il sera à l'écart de la compétition.

La scène repoussante de mardi soir, qui a vu le matamore du CH tomber tête première sur la glace, pourrait après tout avoir causé plus de peur que de mal. En revanche, on ne peut oublier que son second combat avec Colton Orr, des Maple Leafs de Toronto, constitue un ironique retour des choses. Car en janvier 2011, à l'époque où il portait les couleurs des Ducks d'Anaheim, le moustachu bagarreur avait renversé Orr lors d'une bagarre et ce dernier avait lui aussi donné tête première contre la patinoire. 

Orr n'avait plus joué de la saison en raison d'une commotion cérébrale.

«On ne veut jamais voir un gars se blesser de la sorte, a commenté l'homme fort des Leafs après la rencontre. C'était une situation effrayante. J'espère juste qu'il est correct.

«C'est arrivé rapidement. J'ai glissé et il a basculé par-dessus moi. La glace n'allait pas céder...»

L'entraîneur-chef Michel Therrien, pour qui la blessure à Parros n'est rien d'autre qu'une malchance, ne voulait pas se montrer inutilement alarmiste après le revers face aux Leafs.

«George va revenir, c'est le premier match de la saison, on ne paniquera pas», a indiqué Therrien. 

Un travail qui mérite le respect

Therrien a rendu hommage après le match à ses «gars de caractère», faisant référence aux membres du quatrième trio, les Parros, Brandon Prust et Travis Moen.

Il est vrai que Moen, qui a remporté la Coupe Stanley avec Parros dans l'uniforme des Ducks d'Anaheim en 2007, a disputé un match énergique et volontaire. Il n'a pas hésité à venir au secours de Prust en engageant le combat en fin de deuxième période.

À ses yeux, les bagarres ont toujours leur place dans le hockey. 

«Oui, sans aucun doute, a répondu Moen à ce sujet. Je ne sais pas si elles ont fait changer le vent de côté à un moment ou l'autre du match, mais à chaque fois qu'un joueur vient prendre la défense d'un coéquipier, ça donne de l'énergie à toute l'équipe.

«Je ne vois pas les batailles être éliminées du hockey et je ne le souhaite pas non plus.»

Certains débattent de la pertinence des bagarres dans le déroulement d'un match, d'autres se préoccupent de l'impact qu'elles ont sur la santé des athlètes. Mais les joueurs eux-mêmes estiment que cela fait partie intégrante du hockey.

«C'est un travail difficile, estime Josh Gorges. J'ai beaucoup de respect pour les gars qui le font avec autant de fierté. Ils ne jouent pas souvent, ils ne sont pas souvent sous les projecteurs et ils ne risquent pas de marquer beaucoup de buts en avantage numérique. 

«Mais soir après soir, de se porter sans hésitation à la défense de ses coéquipiers, cela mérite le respect.»

Gorges a décrit Parros comme un coéquipier phénoménal. 

«Ce n'est pas facile d'être l'un de trois nouveaux joueurs à s'intégrer à un groupe qui était déjà soudé, a observé le vétéran défenseur. Mais il a immédiatement trouvé sa place. Ça a dû aider qu'il ait joué avec Travis auparavant. Mais on a eu la chance de le connaître vers la fin de l'été, car il est arrivé à Montréal quelques semaines avant le début du camp d'entraînement et on a découvert un gars avec beaucoup de classe.»

Le nouvel homme fort du Canadien, qui a reçu parmi les applaudissements les plus chaleureux lors de la présentation des joueurs avant le match d'ouverture, mardi a pris le temps de remercier les fans par le biais de son compte Twitter.

«Merci à tous pour vos bons voeux», a écrit Parros au petit matin, en notant que les partisans du CH avaient eux aussi fait preuve de classe.

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