L'unité de désavantage numérique a constitué une déception lors de la saison écourtée 2012-2013 chez le Canadien. Son taux d'efficacité de 79,8%, bon pour le 23e rang dans la Ligue nationale, était le pire affiché par le Tricolore depuis la saison 1996-1997.

Une pilule difficile à avaler pour les Josh Gorges, Travis Moen, Tomas Plekanec et Brian Gionta, qui avaient connu beaucoup de succès l'année précédente en terminant au deuxième rang du circuit en infériorité (88,6%).

À 48 heures du début d'une nouvelle saison, l'équipe a mis l'accent sur ses unités spéciales à l'entraînement. Et elle espère corriger rapidement ce qui faisait défaut l'an dernier.

«L'an passé, on s'était dit: faisons comme la saison précédente, ça s'était tellement bien passé, a raconté Lars Eller. Sauf qu'on a constaté qu'on était moins agressifs et que les quatre joueurs n'avaient pas une aussi bonne communication sur la glace.»

L'unité d'infériorité numérique a eu plusieurs rencontres pendant le camp. La conclusion qui en est ressortie: les joueurs doivent absolument se mettre sur la même longueur d'onde.

«Nous avions auparavant un groupe qui avait appris à se connaître avec Gorges, Moen et Hal Gill qui était un morceau important de l'unité, a fait valoir Plekanec. Avec de nouveaux joueurs et de nouveaux entraîneurs, ce n'était pas une question de système. Il y avait simplement trop de nouveaux morceaux pour que la sauce prenne en une demi-saison.»

À l'exception de Douglas Murray et Jarred Tinordi, tous les membres de l'infériorité numérique sont de retour cette année. Ils se connaissent; ils devront maintenant se mettre d'accord.

«On parle souvent d'une infériorité numérique qui est énergique par rapport à une unité qui veut contenir l'adversaire, a expliqué Gorges. L'an dernier, on pouvait avoir deux joueurs qui jugeaient que c'était le moment d'appliquer de la pression, et deux autres qui trouvaient qu'il valait mieux contenir. Or, il suffit d'un seul joueur qui n'est pas au diapason pour que tout cesse de fonctionner.»

Subban jouera-t-il en désavantage?

Les matchs préparatoires n'ont pas permis de constater d'améliorations fondamentales à l'infériorité numérique du Tricolore (77,4%). À sa décharge, c'était le temps des expériences, et les effectifs ne seront plus les mêmes en saison régulière.

Il sera quand même intéressant de voir, en début de saison, quels joueurs obtiendront la confiance des entraîneurs. Dimanche matin, Jarred Tinordi travaillait aux côtés de Josh Gorges, ce qui est certes de bon augure pour lui.

De plus, si l'on se fie aux matchs préparatoires et aux entraînements, P.K. Subban ne semble pas destiné à voir beaucoup d'action en infériorité.

Il faut dire que le nouveau groupe d'entraîneurs a modifié son rôle à quatre contre cinq la saison dernière. Après avoir été utilisé abondamment dans cette situation en 2011-2012, Subban s'est vu retirer plus d'une minute d'infériorité numérique par match l'an passé.

Du même coup, son efficacité a chuté. Selon le site de statistiques behindthenet.ca, Subban était sur la glace pour 3,28 buts par tranche de 60 minutes durant la saison 2011-2012. Un résultat brillant. L'an dernier, il a affiché le pire ratio parmi les défenseurs avec 10,21 buts par tranche de 60 minutes.

«J'aimerais jouer dans toutes les situations, a laissé tomber Subban, un brin agacé. J'aimerais jouer 60 minutes par match et Ryan White vous dirait la même chose. Et je suis sûr que Carey Price voudrait devenir le premier gardien à marquer 50 buts... Mais on ne peut pas tout avoir. C'est un jeu d'équipe et on doit y aller avec le temps d'utilisation qu'on nous donne.»