Michel Therrien avait conservé les mêmes combinaisons que la veille pour la deuxième partie intra-équipe, hier, laissant clairement voir quelles sont ses préférences dans la composition de ses trois premiers trios.

C'est donc dire que Lars Eller a eu la chance de piloter encore une fois un trio au milieu d'Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher. En raison de l'âge des joueurs concernés, il pourrait aisément prendre l'étiquette de troisième trio, ce qui lui épargnerait un surplus de pression. Mais compte tenu de son énorme potentiel, ça pourrait bien devenir l'unité la plus redoutable du Canadien si elle passe l'épreuve du temps.

Eller, qui dit n'avoir jamais passé plus de huit matchs consécutifs avec les mêmes compagnons de trio au fil de sa carrière, refuse de se projeter trop loin. Mais en même temps, il cache mal son emballement à l'égard de ses deux ailiers.

«J'aime beaucoup jouer avec eux, a confié le Danois. Ils apportent la fougue de la jeunesse et ils sont encore assez jeunes pour me remettre la rondelle de temps en temps... en signe de respect!

«Galchenyuk et moi, nous nous comprenons bien. Nous avons joué ensemble durant la majeure partie de la dernière saison, a ajouté Eller plus sérieusement. Nous savons ce que l'autre cherche à faire. Quant à Gallagher, il joue en ligne droite et il est facile à lire.»

Le Danois voit d'un bon oeil que Michel Therrien exprime ses intentions aussi rapidement, plutôt que de tenter mille et une expériences.

«J'aime mieux que les trios soient définis dès le départ et qu'on n'ait pas à trop se casser la tête, dit-il. Ça ne veut pas dire qu'on doive être surpris si des changements surviennent, mais ça semble se dessiner un peu comme l'an dernier.

«Or, les choses se sont assez bien passées, exception faite des séries éliminatoires.»

Galchenyuk et Eller avaient fini en force

Galchenyuk, lui, n'est pas du genre exubérant devant les médias, mais il s'est quand même dit heureux que les choses se soient mieux passées que la veille avec Eller et Gallagher.

«C'est toujours difficile de reprendre le collier après un été complet sans jouer de hockey compétitif, mais c'est à cela que sert le camp d'entraînement», a dit le surdoué de 19 ans.

«On a mieux joué aujourd'hui [hier] et je sens que la chimie revient. Plus on joue ensemble, plus on va se trouver et plus on sera en mesure de faire des jeux.»

Il faut se rappeler que les trois jeunes ont amorcé la saison 2012-2013 sur le même trio avant que les ennuis d'Erik Cole ne mènent au transfert de Gallagher.

Galchenyuk continue d'évoquer les séquences de 18 et 13 matchs sans marquer qu'il a traversées l'an dernier pour se rappeler qu'il doit gagner en constance. Mais il ne devrait pas oublier que, jumelé à Eller en fin de calendrier, il a récolté 12 points à ses 13 derniers matchs!

«Son jeu est très mûr, soutient Eller. À son âge, je sais que je n'étais pas prêt à jouer ce genre de hockey. Il ne va que s'améliorer avec les années, et ça va être un régal de jouer à ses côtés.»

Une porte s'ouvre pour Thomas, et peut-être Collberg

Vous êtes un espoir au camp du Canadien, vous rêvez d'impressionner et de vous tailler un poste dans la LNH. Y a-t-il meilleure situation que de vous retrouver sur le trio de Tomas Plekanec aux premiers jours du camp?

C'est en plein ce qui s'est offert au jeune Christian Thomas lors des deux premiers matchs intra-équipe. En l'absence du capitaine Brian Gionta, cet attaquant obtenu des Rangers de New York en retour de Danny Kristo a complété l'unité de Plekanec et Rene Bourque.

«Si quelqu'un doit occuper le poste [en l'absence de Gionta], j'espère jouer assez bien pour que ce soit moi», a indiqué l'ailier droit de 5 pi 9po et 176 lb. «Ce n'est qu'un avant-goût de la LNH en ce moment et je dois maintenir le rythme. Mais je me sens bien, j'ai l'impression d'être à ma place.»

À l'heure actuelle, il n'est pas encore acquis que Gionta amorcera la saison à temps. Le capitaine a bien récupéré de son opération au biceps gauche, mais il demeure prudent à l'égard des contacts physiques. Aussi a-t-il préféré ne pas participer aux matchs intra-équipe jusqu'ici.

Gionta espère jouer au moins deux matchs préparatoires et être en uniforme le 1er octobre. Mais en attendant, un poste d'ailier à caractère offensif doit être comblé et c'est Thomas qui a obtenu le crachoir en premier. Il a la faveur de l'état-major, mais il n'est pas ressorti du lot lors des deux premières rencontres intra-équipe.

Collberg espère jouer aujourd'hui

Dès aujourd'hui, il se pourrait qu'un nouveau candidat se manifeste: le Suédois Sebastian Collberg.

Collberg, un choix de deuxième ronde du Tricolore en 2012 (33e au total), a obtenu la permission du club de Frölunda de se présenter au camp du CH dans l'espoir de décrocher un poste. Mais s'il doit être retranché, il retournera nécessairement en Suède plutôt que de se joindre aux Bulldogs de Hamilton.

Or, Collberg n'a pas encore pu se faire valoir, car un malaise au genou droit a limité ses activités. Cette blessure est survenue à Lake Placid, cet été, lors d'un tournoi informel mettant aux prises des formations juniors de divers pays.

Il l'a récemment aggravée en Suède.

«Il y a eu un petit incident lors du dernier match, et j'ai dû quitter la patinoire après deux périodes, a reconnu l'ailier de 19 ans. J'espère jouer [ce soir], mais je dois revoir le médecin afin d'obtenir le feu vert.»

Collberg est l'un des espoirs les plus prometteurs du Tricolore sur le plan offensif. Ses statistiques dans la Ligue d'élite de Suède au cours des deux dernières années ne le suggèrent peut-être pas, mais ça s'explique en grande partie par son utilisation limitée.

«On me fait davantage confiance cette année, je joue sur le troisième trio et on m'utilise en avantage numérique, a indiqué Collberg. J'ai déjà trois buts et une mention d'aide en cinq matchs.»

Rêvant, bien sûr, d'obtenir un poste chez le Canadien, Collberg qualifie ces journées-ci d'expérience enrichissante. Voyons maintenant s'il se placera en position de brouiller les cartes.