On devine la moyenne d'âge des Rangers de New York au nombre de joueurs installés sur l'île de Manhattan.

Les Blue Shirts ont rajeuni leurs effectifs depuis que leur DG Glen Sather a cessé d'offrir des contrats monstrueux à des hockeyeurs en fin de carrière.

Ainsi ne faut-il pas se surprendre d'apprendre que leur nouvelle vedette à l'attaque, Derick Brassard, a fait l'acquisition d'un condo à un jet de pierre du Madison Square Garden.

«Tous les joueurs habitent maintenant sur l'Île, confiait Brassard hier matin en se rendant aux examens médicaux de son équipe. Le seul à habiter la banlieue de Rye est Anton Stralman, il a quatre enfants, c'est plus difficile à entrer dans un condo...»

Échangé aux Rangers de New York à la date limite des échanges en avril avec John Moore en retour de Marian Gaborik, Brassard a relancé à New York une carrière qui semblait tourner en rond à Columbus.

Brassard, 25 ans, un choix de première ronde (6e au total) des Blue Jackets en 2006, a obtenu 11 points à ses 13 derniers matchs avec les Rangers, et 12 points en autant de rencontres en séries.

Le jeune homme a réussi à produire à un rythme étonnant même s'il a dû vivre pendant quelques mois dans ses valises à l'hôtel.

«Ce n'était pas idéal, car j'étais à Times Square et j'avais de la difficulté à dormir à cause du bruit. J'ai eu le temps cet été de me trouver un appartement dans le Midtown, sur la 42e, et mes meubles viennent d'arriver.»

C'est aussi un nouveau départ dans le sens où l'entraîneur en poste au moment de son acquisition, John Tortorella, a été congédié, et remplacé par le Québécois Alain Vigneault. Brassard, à l'instar de ses coéquipiers, ne semble pas pleurer son départ même si le bouillant et controversé Tortorella l'a utilisé à profusion l'an dernier.

«Les gars sont vraiment heureux du changement. C'est facile de dire qu'il a contribué à ma relance, mais il cherchait des solutions pour obtenir des buts et quand il m'a donné l'occasion de jouer, j'ai produit et mérité de jouer.»

Brassard, l'un des trois centres de l'équipe avec Brad Richards et Derek Stepan (toujours dans une impasse contractuelle avec le club), dit avoir eu une bonne rencontre avec Vigneault.

«J'étais heureux de lui parler pour la première fois. Il veut être juste et ne pas avoir d'idée préconçue, il n'a pas regardé beaucoup de vidéos des joueurs justement pour que tout le monde puisse partir de zéro avec lui. C'était le fun de converser en français avec son entraîneur. Il y avait déjà Benoit Allaire et maintenant Alain, Dan Lacroix et Benoit Pouliot.»

Brassard s'attend à un style de jeu un peu plus offensif de la part des Rangers, qui ont terminé au 15e rang l'an dernier à l'attaque.

«Alain Vigneault veut exploiter nos forces, c'est-à-dire notre vitesse et notre très bon jeu de transition. On devra se préparer à jouer à un rythme plus élevé. L'efficacité défensive reste essentielle, mais il nous faudra créer plus de surnombres.»

Avec le brillant Henrik Lundqvist devant le filet, Dan Girardi, Ryan McDonagh, Michael Del Zotto et Marc Staal en défense, Richards, Stepan, Brassard, Rick Nash, Ryan Callahan et Carl Hagelin à l'attaque, il faut s'attendre à voir les Rangers se retrouver parmi les puissances de la Ligue à nouveau cette année.